Biotech seeds and farmers’ seeds in Africa: the diversification route

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GMOs - a disappointing experience in Burkina Faso

In West Africa, at the end of the 1990s, the cotton sector (white gold), was confronted with a devastating pest which was destroying harvests - the whitefly. Faced with this scourge, the government of Burkina Faso, one of the largest African producers of cotton (which represents 65% of monetary income for rural households), authorised tests for Bt cotton farming, carried out in partnership by Monsanto and the Institute for the Environment and Agricultural Research (Inera). Two local varieties were therefore introgressed at the Inera using Monsanto’s Bt gene. The insect-resistant transgenic seeds were then made available to farmers in 2008. These locally-produced seeds were aimed at eliminating the cotton pest. In 2014, Burkina Faso counted the greatest number of transgenic cotton producers in Africa: over 140,000 smallholder farmers were then growing Bt cotton or 75% of them. Studies had shown that transgenic cotton would increase yields by 50% on average, despite the high cost of the seeds. The number of insecticide sprays could be reduced from six to two, significantly reducing the exposure of farmers to dangerous chemicals and saving them precious time.

However, five years after the operation was launched, it became clear the Bt cotton was not delivering on its initial promise. Inera-Monsanto varieties saw a drop in the quality of fibres, which is measured in length, leading to

© Patrick Piro,

cotton from Burkina Faso being downgraded on the international market. Several explanations were suggested for the reduction in the length of fibres, without any one of them ever gaining traction over the others: poor understanding of necessary technical processes on the part of farmers, zones where cotton was not the main crop, exceptional increase in attacks from pests. Another factor was suggested by producers: the poor quality of Inera seeds and fertilisers distributed by cotton companies. The failure can therefore be attributed to a range of factors.

Finally, even if yields appeared to be better in the fields, the cotton harvested had fewer fibres. For farmers who enjoyed a guaranteed price from cotton companies, this drop in fibre quality was not a deterrent in the short term. But for the three companies which dominate the cotton sector in Burkina Faso — Sofitex, Société Cotonnière du Gourma (Socoma) and Faso Coton — the situation was catastrophic. In 2016, seven years after adopting Monsanto’s Bt cotton, they therefore decided to give up this variety of seed. In the space of a year, the Bt cotton variety therefore went from 70% to zero.

The fall in production which followed was terrible, with the worst results for twenty-two years. In 2018-2019, the harvest collapsed by 30% compared with the previous year. While producers were banking on a harvest of 800,000 tons of seed cotton, only 436,000 tons were produced, according to data from the Regional Program for Integrated Cotton Plant Protection in Africa (PR-PICA). Burkina Faso, which was the leading producer in Africa, dropped to fourth place, behind BeninMali and Côte d’Ivoire.

Reeling from the previous season’s revenue losses and heavily indebted, a number of farmers from the traditional cotton-growing regions in the West (Boucle du Mouhoun and Kénédougou regions), decided in 2019 to divest from cotton and diversify their production. The 2018 drought did not improve matters, and security issues in the East of the country drove other farmers to abandon their harvest. Over 200,000 hectares went unplanted.

The example of Burkina Faso demonstrates the complexity of debates surrounding the advantages of transgenic crops for low-income farmers. In this specific case, the technology seems to have achieved its targets: making crops resistant to pests, reducing the use of pesticides, increasing yield, making working conditions less arduous. Others contend that many farmers appreciated these services, even though some doubted its capacity to resist predators in the long term and complained about abnormal deaths of animals which had eaten cotton residue. But the unexplained negative impact on the length of Bt cotton fibres resulted in companies abandoning this biotech option.

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Semences biotech et semences paysannes en Afrique : l’option de la diversification
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Semences biotech et semences paysannes en Afrique : l’option de la diversification

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OGM, l’expérience déçue du Burkina Faso

En Afrique de l’Ouest, à la fin des années 1990, la filière coton – « l’or blanc » - était confrontée aux aléas d’un ravageur, la mouche blanche ; elle détruisait les récoltes. Devant le désarroi ainsi occasionné, le gouvernement du Burkina Faso, l’un des plus gros producteurs africains de coton, lequel représente 65 % des revenus monétaires des ménages ruraux, autorisa le test de la culture du coton Bt, coproduit par Monsanto et l’Institut de l’Environnement et de recherches agricoles (Inera). Deux variétés locales furent donc introgressés au niveau de l’Inera par le gène Bt de Monsanto puis des semences transgéniques insecticides furent mises à disposition des agriculteurs en 2008. Ces semences produites localement avaient vocation à éliminer le ravageur des cotonniers. En 2014, le Burkina parvint à réunir le plus grand nombre de producteurs de coton transgénique de tout le continent : plus de 140 000 petits exploitants agricoles cultivaient alors le coton Bt, soit 75 % d’entre eux. Des études avaient démontré que le coton transgénique permettait d’accroître les rendements en moyenne de 50 % – et cela même en dépit du coût élevé de ces semences. Le nombre d’épandages d’insecticides pouvait passer de 6 à 2, réduisant de manière significative l’exposition des agriculteurs à des produits chimiques dangereux et leur épargnant un temps précieux.

© Philippe Revelli

Cinq ans après le lancement de l’opération, le coton Bt ne cependant fut l’aubaine espérée. Les variétés Inera-Monsanto enregistrèrent une baisse de qualité des fibres, appréciée par sa longueur, provoquant un grave déclassement sur le marché international du coton burkinabè. Plusieurs causes furent avancées pour expliquer le raccourcissement de la fibre, sans qu’aucune n’apparaisse l’emporter sur les autres : manque de maîtrise par les paysans de l’itinéraire technique requis zones où le coton n’était pas la culture principale, multiplication exceptionnelle d’attaques d’organismes nuisibles. Autre facteur avancé par les producteurs : la mauvaise qualité des semences de l’Inera et des engrais distribués par les sociétés cotonnières. La cause de l’échec est donc multifactorielle.

Finalement, même si les rendements étaient en apparence meilleurs au champ, le coton récolté possédait moins de fibres. Pour les exploitants agricoles, qui bénéficient d’un prix garanti de la part des compagnies cotonnières, cette qualité moindre des fibres n’avait à court terme rien de dissuasif. Mais pour les trois compagnies qui dominent la filière burkinabé — la Sofitex, la Société cotonnière du Gourma (Socoma) et Faso Coton —, il s’agissait d’une situation catastrophique. En 2016, sept ans après avoir adopté le coton Bt de Monsanto, elles décidèrent en conséquence, d’en finir avec cette variété de semences. En une année, sa part dans la production nationale est ainsi passée de 70 % à zéro.

La chute de la production qui suivie fut cruelle, accusant les pires résultats depuis 22 ans. En 2018-2019, la récolte s’effondra de 30 % par rapport à l’année précédente. Alors que les producteurs tablaient sur une récolte de 800 000 tonnes de coton graine, elle s’est établie à 436 000 tonnes selon les données du Programme régional de protection intégrée du cotonnier en Afrique (PR-PICA). Le Burkina Faso qui était le premier producteur africain est passé à la quatrième place, derrière le Béninle Mali et la Côte d’Ivoire.

© Patrick Piro,

Échaudés par les pertes de revenus enregistrées lors de la précédente campagne et fortement endettés, nombre de paysans des régions cotonnières traditionnelles de l’Ouest (Boucle du Mouhoun, Kénédougou) ont décidé en 2019 de ne plus miser sur le coton et de diversifier leur production. La sécheresse de 2018 n’a pas arrangé les choses et les problèmes sécuritaires dans l’est du pays ont poussé d’autres agriculteurs à abandonner leur récolte. Plus de 200 000 hectares n’ont pas été emblavés[5]

L’exemple burkinabé montre bien toute la complexité des débats autour des avantages des cultures transgéniques pour les agriculteurs pauvres. Dans ce cas précis, la technologie semble avoir rempli son cahier des charges : permettre aux récoltes de résister aux nuisibles, réduire le recours aux pesticides, accroître les rendements, réduire la pénibilité du travail. D’aucuns affirment que nombre d’agriculteurs appréciaient ces services[6], même si certains doutaient de sa capacité à résister durablement aux insectes prédateurs et se plaignaient du décès anormal d’animaux ayant mangé des résidus de coton. Mais l’impact péjoratif inexpliqué sur la longueur des fibres du coton Bt a conduit les sociétés à abandonner cette option biotech.

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10.6 million acres of illegal farms in Ukraine
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