Biotech seeds and farmers’ seeds in Africa: the diversification route

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The most frequent objections

Will biotech plants (and animals) be part of the solution to future food security, or do they represent an agri-food industry being led astray by science and technology, as environmentalists and some scientists fear?

A recent ISAAA study (2018) carried out in six African countries - South Africa, Kenya, Egypt, Tunisia, Ghana and Nigeria - showed that an overwhelming majority of stakeholders emphasise the importance of proper assessment and management of the risks associated with biotechs. Because of limited capacity in Africa, a lack of scientific expertise and worries on the part of local populations, a centralised risk assessment system, similar to the European Food Safety Authority, is to be recommended.

While some varieties are already being grown and distributed in Africa, many voices are calling for caution with a long period of testing in a controlled environment to study all potential agricultural applications and all possible interactions with already fragile ecosystems.

The main reservations relate to GMOs. These reservations are of different types. There are two levels of risk to the agricultural ecosystem.

First of all, genes can travel to neighbouring plants and contaminate traditional seed or “organic” seed crops (when they exist). In practice, it is impossible to avoid pollinating insects or wind spreading pollen from genetically modified plants. Transgenes are present and active in pollen. If this “transgenic” pollen encounters sexually compatible non-transgenic plants, it could fertilise them, leading to part-transgenic progeny. Contamination risks also affect wild plants. There are therefore concerns of a “chemical escalation” which could damage farmers who want to grow non-GM crops.

The main GMOs are designed to make crops resistant to insect pests. Yet there are sometimes invasions of other varieties of insect than the ones against which the plant has been immunised. New, resistant predators appear (known as “secondary” pests). After a few years, farmers facing this situation are forced to increase the quantities of insecticides used. In the same way, the emergence of weeds (such as amaranth) sometimes requires new herbicides. When situations such as these emerge, it is easy to understand how the advantages of transgenic farming are cancelled out.

There is also the issue of health, which is articulated around the question: can the emergence of toxic or allergenic substances in food produced using GMOs be harmful to health? After dozens of years of transgenic plants such as maize, soybeans, potatoes or apples being consumed, epidemiologists have not flagged any causal relationship with the development of chronic diseases such as cancers, obesity or diabetes. However, caution should be exercised as “the difficulty lies in detecting subtle or long-term effects on health or the environment” (Kuntz, 2018).

Finally, the question must be put into context. Sometimes, genetic engineering is considered to overstep the bounds of what is socially acceptable. Most approaches to biosecurity focus on the health and environmental consequences of modern biotechnology. However, much of the resistance against the introduction of biotechnology is rooted in another reality - that of social traditions.

The question at the heart of the debates is not just whether the agricultural yields can be increased. It also concerns the preservation of the environment, health, social acceptance and the vulnerability of the populations in question.

Science has a vital part to play in these debates, as long as it does not position itself in opposition to traditional knowledge but rather aims to further it. Local knowledge may draw on biological resources in a way that is adapted to their environment. This knowledge can be articulated with the technical expertise of research teams building on other experiences in different regions with comparable ecosystems.

Semences biotech et semences paysannes en Afrique : l’option de la diversification

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Les objections les plus fréquentes

Les plantes (et les animaux) biotech participeront-ils à la solution de la question alimentaire du futur ou illustrent-ils déjà la dérive techno-scientiste de l’industrie agro-alimentaire comme le craignent les écologistes et certains scientifiques ?

Une étude récente l’ISAAA (2018) dans six pays africains, Afrique du Sud, Kenya, Égypte et Tunisie, Ghana et Nigéria, a montré qu’une écrasante majorité des parties prenantes met l'accent sur l’importance d’une bonne évaluation et la gestion des risques associés aux biotechs. La modestie des capacités africaines, le manque d'expertise scientifique et aussi des appréhensions de la population incite à préconiser une approche centralisée de l'évaluation des risques similaire à celle du modèle de l'Autorité européenne de sécurité des aliments[8].

Alors que certaines variétés sont déjà cultivées et mises en circulation en Afrique, de nombreuses voix invoquent le sacro-saint principe de précaution et exigent une expérimentation de longue durée en milieu contrôlé pour en étudier toutes les incidences agronomiques et toutes les interactions possibles avec les écosystèmes déjà fragiles.

Les principales réserves portent sur les OGM. Elles sont de nature différente. Les risques sur l’écosystème agricole se situent à deux niveaux.

Dans l’espace d’abord, les gènes peuvent transiter par voisinage vers d’autres plantes et contaminer, par exemple les cultures à base de semences traditionnelles ou labellisées « biologiques ». Quand elles existent. Concrètement, il est impossible d’éviter que les insectes pollinisateurs ou que le vent disséminent le pollen des plantes génétiquement modifiées. Or, les transgènes sont présents et actifs dans le pollen. Si ce pollen « transgénique » rencontre des plantes sexuellement compatibles non transgéniques, il pourra les féconder, engendrant une descendance en partie transgénique. Les risques de contamination n’épargnent pas davantage les plantes sauvages. On peut alors craindre d’entrer dans une escalade chimique préjudiciable pour les agriculteurs qui souhaitent cultiver sans OGM[9].

Dans le temps ensuite, Les principaux OGM sont élaborés pour permettre aux productions agricoles de résister aux insectes nuisibles. Or, on observe parfois des invasions de variétés d’insectes autres que ceux contre lesquels la plante est immunisée. De nouveaux prédateurs résistants apparaissent (ravageurs dits « secondaires »). Après quelques années, les agriculteurs confrontés à cette situation doivent augmenter les quantités d’insecticides utilisés. De même, l’apparition de mauvaises herbes (comme l’amarante) oblige parfois à utiliser de nouveaux herbicides. Quand de telles situations se présentent, il est aisé de comprendre que l’avantage procuré par la culture transgénique s’annule.

La question sanitaire est un autre débat, avec l’interrogation suivante : la santé peut-elle être affectée par l'apparition de substances toxiques ou allergiques dans la nourriture produite à l'aide des OGM ? Après des dizaines d’années de consommation de végétaux transgéniques comme le maïs, le soja, la pomme de terre ou la pomme, les épidémiologistes n’ont pas signalé de relation de cause à effet avec le développement de maladies chroniques du type cancers, obésité ou diabète. Toutefois, la prudence est de mise car il faut admettre « la difficulté à détecter des effets subtils ou à long terme sur la santé ou l’environnement » (Kuntz, 2018).

Enfin, la question doit être contextualisée. Parfois le génie génétique est considéré comme outrepassant les ordres sociaux à un niveau difficilement acceptable. La plupart des approches de biosécurité se concentrent sur les conséquences sanitaires et environnementales de la biotechnologie moderne, mais beaucoup de résistance contre l'introduction de la biotechnologie agricole moderne est calée sur une autre réalité, celle des traditions sociales.

La question au cœur des controverses n’est finalement pas seulement celle de savoir s’il y a une hausse de la productivité agricole. Elle porte également sur la préservation de l'environnement, la santé, l’acceptation sociale et la réduction de la vulnérabilité des populations concernées.

Dans ce débat, la science a toute sa place, si elle ne s'oppose pas aux savoirs traditionnels mais plutôt si elle les enrichit. Les savoirs locaux qui mobilisent les ressources biologiques de manière souvent adaptée au milieu peuvent s’articuler avec l’expertise technique des équipes de recherche à partir d’autres expériences dans différentes régions aux écosystèmes comparables.