AFRICAN STRATEGIES TO TACKLE THE SURGE IN CEREAL PRICES (PART II)

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During the spring of 2022, the surge in grain prices spread like wildfire across the entire African continent. In the Maghreb, the cereal crisis compounded with a prolonged scorching drought. In Sub-Saharan Africa, some countries opted not to import expensive wheat, though cereal is not the only staple food.

 

Responding to the Price Surge

According to Yann Lebeau, Morocco relied on its exports (cars, phosphates, tourism, etc.) to subsidize significant sectors of its economy, such as electricity, oil, and gas, in order to shield the population from the ravages of inflation. Nonetheless, it did not escape a general increase in consumer prices.

The Kingdom of Morocco does not import wheat from Russia; it is not part of its commercial practices, and becoming a new Russian client is complicated and logistically risky. The imported wheat is also not from Ukraine, with a few exceptions. Two-thirds of wheat imports come from Europe.

Algeria now has the financial means to import cereals, even if they come at a high cost, as revenues from oil and gas exports have soared. The price of a barrel of oil reached $140 last winter. Algeria has entered into commercial agreements with Russia and is taking the financial risk of having wheat delivered from Russian ports, paying exorbitant insurance premiums to protect its shipments.

In fact, the OIAC (International Olive Oil Council) has adapted its specifications to diversify its sources of supply, also purchasing Ukrainian, Bulgarian, and French wheat. Since Ukraine and Russia are at war, Algeria has made a strong comeback in the European market. Despite political tensions between the two countries, France has consistently responded to Algeria's demands.

Tunisia's financial situation is more complicated. The country relies on international aid. Its public cereal office directly purchases the grains it needs from major international merchants. By opting for a strategy of choosing the lowest-priced offers, the origin of imported wheat fluctuates depending on the seized commercial opportunities.

The country imports nearly all of the soft wheat (1.2 million tons) it consumes, as the government has always favored the cultivation of durum wheat, which is easier to market. However, this year, durum wheat production will not exceed 300,000 tons. Therefore, Tunisia will likely purchase more than 800,000 tons during the 2023-2024 campaign.

Egypt, with over 103 million inhabitants, is highly organized. Gasc, the public body responsible for issuing wheat import tenders, initially sourced European wheat at the start of the campaign. But since the beginning of the year, Russia has been delivering the majority of the imported wheat to the land of the pharaohs.

 

Sub-Saharan Africa

Before the crisis, wheat imports were steadily increasing, driven by population growth and a 5% annual per capita consumption rise. However, Sub-Saharan Africa is not like the Maghreb. Sub-Saharan countries do not produce wheat or barley.

During the peak of cereal prices, wheat purchases had decreased by 25% over the past year. And unable to afford them at high prices, some countries withdrew from the international scene, waiting for better price opportunities. "In fact, governments of Sub-Saharan African countries each pursue their own supply policy," explains Yann Lebeau. This includes subsidizing grain prices in the market, fixing the price and/or weight of bread, or relying on market forces.

Furthermore, the populations are more left to fend for themselves. And feeding oneself is expensive. Skipping a meal is common. But above all, wheat is not a staple food. Locally grown agricultural products are more commonly consumed. This includes rice (21 million tons), with Nigeria (5.8 million tons), Madagascar (2.2 million tons), and Egypt (3.7 million tons) being the top three rice-producing countries. However, as the Sub-Saharan rice production is only half of its consumption, 20.5 million tons are imported during the current campaign.

Senegal and Ivory Coast together purchase about 4 million tons of rice each year as they do not produce enough. Sorghum (29 million tons), millet, cassava, and sweet potatoes are also essential products consumed in large quantities.

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Les stratégies africaines pour faire face à la flambée des prix des céréales ( Partie II )
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Les stratégies africaines pour faire face à la flambée des prix des céréales ( Partie II )

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Durant le printemps 2022, la flambée des prix des céréales s’est répandue comme une trainée de poudre sur tout le continent africain. Au Maghreb, la crise des céréales s’est ajoutée à une sécheresse torride qui dure. En Afrique subsaharienne, certains pays ont renoncé à importer du blé trop cher à l’achat mais la céréale n’est pas le seul aliment de base.  

 

Réagir face à la flambée des cours

Selon Yann Lebeau, le Maroc s’est appuyé sur ses exportations (voitures, phosphates, tourisme, etc.) pour subventionner des pans entiers de son économie comme l’électricité, le pétrole, le gaz afin de protéger la population des ravages de l’inflation. Pour autant, celle-ci n’a pas échappé à une hausse générale des prix à la consommation.

Le royaume chérifien n’importe pas de blé de Russie. Ce n’est pas dans ses habitudes commerciales et devenir un nouveau client russe est compliqué voire trop risqué logistiquement. Le blé importé n’est pas non plus ukrainien, à quelques exceptions près. Les deux tiers des importations de blé sont européennes .

L’Algérie a dorénavant les moyens financiers d’importer des céréales, en les payant même très cher, car les recettes tirées des exportations du pétrole et du gaz ont explosé. Le prix du baril de pétrole a atteint 140 dollars l’hiver dernier. Alger a conclu des accords commerciaux avec la Russie. Elle prend le risque financier de se faire livrer du blé depuis les ports russes en payant des primes d’assurance très onéreuses pour protéger ses cargaisons.

En fait, l’OIAC a adapté ses cahiers des charges pour diversifier ses sources d’approvisionnement. Il achète aussi du blé ukrainien, bulgare et français. Depuis que l’Ukraine et la Russie sont en guerre, l’Algérie est revenue en force sur le marché européen. La France a toujours répondu à ses demandes malgré les tensions politiques entre les deux pays.

La situation financière de la Tunisie est plus compliquée. Le pays est sous perfusion des bailleurs internationaux. Son office public des céréales achète directement auprès des grands marchands internationaux les grains dont le pays a besoin. En optant pour une stratégie de prix du moins disant, l’origine du blé importé fluctue en fonction des opportunités commerciales saisies.

Le pays importe la quasi-totalité du blé tendre (1,2 Mt) qu’il consomme car le gouvernement a toujours privilégié la culture de blé dur plus facile à valoriser. Mais cette dernière n’excèdera pas 300 000 tonnes cette année. Aussi, Tunis en achètera certainement plus de huit cent mille tonnes au cours de la campagne 2023-2024.

L’Égypte, plus de 103 millions d’habitants, est très organisée. Le Gasc, l’organisme public en charge de lancer des appels d’offre pour importer du blé, a joué la sécurité en s’approvisionnant au début de la campagne en blé européen. Mais depuis le début de l’année, la Russie livre l’essentiel du blé importé par le royaume des pharaons.

 

Afrique subsaharienne

Avant la crise, les importations de blé progressaient continuellement, tirées par la croissance démographique et par l’augmentation de 5 % de la consommation par an et par capita. Mais l’Afrique sub-saharienne n’est pas le Maghreb. Les pays sub-sahariens ne produisent ni blé, ni orge.

Lorsque les prix des céréales flambaient, les achats de blé avaient diminué de 25 % au cours de l’année passée. Et à défaut de pouvoir les payer au prix fort, certains pays se sont retirés de la scène internationale en attendant des prix meilleur marché.

« En fait, les gouvernements des pays africains sub-sahariens mènent chacun leur propre politique d’approvisionnement, explique Yann Lebeau. Il s’agit par exemple de subventionner les prix des grains mis en vente, de fixer le prix et/ou le poids du et/ou le poids du pain ou de s’en remettre aux lois du marché ».

Par ailleurs, les populations sont davantage livrées à elles-mêmes. Or se nourrir coûte cher. Sauter un repas est courant. Mais surtout, le blé n’est pas un aliment de base. Les produits agricoles locaux sont davantage consommés. Il s’agit par exemple du riz (21 Mt). Les trois premiers pays producteurs sont le Nigéria (5,8 Mt), Madagascar (2 ,2 Mt) et l’Egypte (3,7 Mt). Mais comme la production sud-saharienne de riz est inférieure de moitié à sa consommation, 20,5 Mt sont importées pendant la présente campagne.

Le Sénégal et la Côte d’Ivoire achètent à eux deux environ 4 Mt de riz chaque année à défaut d’en produire suffisamment. Le Sorgho (29 Mt), le millet, le manioc, ou encore les patates douces sont aussi des produits essentiels consommés en grandes quantités.

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