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La foresterie régénérative, notamment la gestion forestière en couverture continue ( Continuous Cover Forestry ou CCF), peut séquestrer 20 % de carbone en plus que la foresterie en coupe rase.

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Les biofertilisants, une révolution agricole durable chinoise

En Chine, une étude récente met en évidence l’efficacité des biofertilisants à base de micro-organismes indigènes dans l’amélioration de la santé des sols et des rendements agricoles. En réduisant la.

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Reconciling agricultural expansion, climate and biodiversity in Brazil

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Concilier expansion agricole, climat et biodiversité au Brésil

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Le 26 juillet dernier à Abidjan, l’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation de la Cedeao a  présenté un nouvel outil pour promouvoir l’agroécologie. Dénommé Tool for agroecology performance evaluation(TAPE), il.

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La FAO a publié un rapport biannuel sur les ressources halieutiques et les pratiques de pêche et d’aquaculture intitulé Situation Mondiale des Pêches et de l’Aquaculture ,  préalable à l’élaboration de stratégies.

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La pandémie du COVID-19 a poussé le Fonds International de Développement Agricole (FIDA, également connu sous l’acronyme anglais RPSF) à créer un mécanisme de relance permettant aux populations rurales pauvres.

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Les nombreux défis auxquels sont confrontés les exploitants agricoles ces derniers mois ont remis en lumière l’utilité des représentations professionnelles dans le secteur de la production agricole. Intervenant à plusieurs.

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L’économie mondiale au risque de la fragmentation

Kristalina Georgieva, Directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), Gita Gopinath , son adjointe et Ceyla Pazarbasioglu, stratégiste au sein de l’organisation ont conjointement, ont rédigé un post pour alerter les.

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Julien Lesage est biochimiste de formation. Il a fondé Hubcycle en 2016, une startup de recyclage qui vient de lever 3,5 millions d’euros pour son activité de fabrication d’ingrédients cosmétiques.

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L’hydrogène vert est dans tous les esprits concernant la mobilité de demain, qu’il s’agisse du déplacement routier, ferré, aérien ou maritime. Cette énergie est présentée comme l’alternative aux carburants fossiles..

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L’Egypte lutte pour la préservation de ses ressources hydriques

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Mesurer le stockage de carbone par les terres agricoles

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Le prix de l’eau

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La cause animale progresse rapidement

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Jungle Corp mise sur les fermes verticales

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Aquaponie : quand les poissons fertilisent les plantes

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LE BOIS DOMESTIQUE TUE EN AFRIQUE

L’usage domestique du bois provoque un grand nombre de décès, y compris en Afrique, un continent pourtant producteur de gaz. Les pays africains préfèrent réserver le gaz à l’exportation, le.

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LA CRISE DU COVID FAIT VACILLER L’AGRICULTURE AFRICAINE

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AGRICULTURE ET ALIMENTATION, SCÉNARIOS POUR UN MONDE MEILLEUR

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A SINGAPOUR, ON CULTIVE SUR LES TOITS

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La FAO - Rapport 2020 sur le suivi des progrès accomplis dans le cadre des indicateurs des ODD liés à l’alimentation et à l’agriculture

Selon le forum politique de haut niveau pour le développement durable le monde ne sera pas en mesure d'atteindre la plupart des objectifs de développement durable (ODD) pour l'alimentation et.

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Syngenta investit $ 2 milliards dans l’agriculture durable

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L’Union européenne et Investissements  & Partenaires(I&P) ont annoncé le lancement d’un programme de € 15,5 millions au Sahel. Baptisé I&P Accélération, il s’étalera sur quatre ans et bénéficiera à 300.

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Au rang des 17 objectifs de développement durable (ODD) des Nations-Unies figurent la sécurité alimentaire et la préservation et la restauration des écosystèmes terrestres. Les biostimulants sont appelés à jouer un.

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Des centaines d’hectares de miscanthus  - herbacée vivace originaire d’Afrique et d’Asie du Sud-   pourraient être mobilisés pour fabriquer des pièces détachées pour l’industrie automobile Le Programme d’investissement d’avenir (PIA),.

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Les racines économiques et sociales de la guerre au Sahel

[inbound_button font_size="14" color="#8d0100" text_color="#ffffff" icon="download" url="https://dev.willagri.com/wp-content/uploads/2020/02/Dossier-Willagri-03-20-1.pdf" width="" target="_blank"]Télécharger le dossier en PDF[/inbound_button]

 

En ce début de décennie la France est engagée depuis 7 ans dans une guerre au Sahel dont on voit mal l’issue. L’objectif de cette analyse est de rappeler qu’après la guerre du désert focalisée sur le nord Mali, l’expansion djihadiste vers le sud et la multiplication rapide des actions armées depuis 3 ans dans les zones agricoles du centre du Mali, du nord et de l’est du Burkina et du nord-ouest du Niger se déroule dans un environnement de pauvreté, de fragilités et de piètre gouvernance locale. L’agriculture y est fragile, peu productive, menacée par le réchauffement climatique et la sécurité alimentaire incertaine. Certes les racines du (des) conflits en cours sont loin d’être essentiellement économiques. Interviennent en effet des perceptions d’injustice de la part de certaines communautés ou individus, un besoin de sécurité dans un contexte où presque tout le monde est armé, la volonté de vengeance après des exactions des forces armées nationales ou de groupes d’autodéfense, la tentation de poursuivre différemment le brigandage pour d’anciens coupeurs de route et enfin la dimension religieuse qu’il ne faut pas minimiser. L’analyse portera sur les trois pays qui sont au cœur de cette guerre, le Mali, le Burkina et le Niger.

Une caractéristique du déplacement du centre de gravité du djihadisme au Sahel vers le sud, est son articulation avec des conflits locaux larvés souvent anciens qui ont en quelque sorte sédimenté et dont la base est souvent économique. L’arrivée de noyaux djihadistes dans ces environnements difficiles et conflictuels, véritables barils de poudre, a servi et sert encore d’étincelle. Cette guerre du Sahel se présente finalement tant dans le centre du Mali qu’au Burkina, et ceci au-delà de son affichage djihadiste, comme un ensemble d’insurrections paysannes[1] et de conflits intercommunautaires. Ces conflits sont liés à une démographie incontrôlée, un sous-emploi massif, des dégradations environnementales, des problèmes fonciers ou à des difficultés économiques et sociales qu’une meilleure gouvernance locale et des programmes de développement adaptés auraient peut-être pu désamorcer.

Des économies marquées par le sous-emploi

Toute cette région sahélienne souffre en premier de son enclavement. Les ports du golfe du Bénin sont à plus de 1000 km et de nombreux obstacles liés au mauvais entretien des infrastructures et aux contrôles routiers licites et illicites entravent les échanges régionaux. Le secteur privé est très faible par suite de cet enclavement, de l’étroitesse du marché intérieur, de coûts des facteurs élevés et d’un environnement des affaires défaillant. Le développement industriel reste très limité en dehors de la transformation primaire des produits agricoles (égrenage du coton - rizeries) et de l’uranium du Niger qui est en crise. La faiblesse de l’industrie et du secteur privé provoque un sous-emploi urbain généralisé et le développement d’un secteur artisanal et de services informel à très faible productivité. La révolution des TIC est par contre en cours avec une rapide pénétration du téléphone. Ces pays peuvent jouer un rôle de nœuds de communication régionaux entre le golfe du Bénin, en particulier la Cote d’Ivoire et le Nigéria avec le Maghreb. Mais cette activité est pour l’instant limitée à un commerce portant sur des biens présentant de forts différentiels de prix en particulier avec l’Algérie (fuel, pâtes alimentaires, téléviseurs, etc.)  le transport des migrants, ou des activités franchement illicites (armes de Libye, cocaïne provenant d’Amérique latine, cigarettes du moyen orient, hashish provenant du Maroc …)

Une démographie hors de contrôle alimente une bombe sociale

La démographie qui est absolument hors de contrôle avec des taux de fertilité extrêmement élevés (de l’ordre de 7) et qui n’ont pratiquement pas changé depuis les indépendances, bloque ces pays dans une trappe à pauvreté. Le cas le plus inquiétant est certainement celui du Niger où la population est passée de 3 millions à l’indépendance à 21 millions aujourd’hui. Or le taux de croissance de la population augmente et atteint 4 % par an ce qui constitue un record mondial. Les perspectives à horizon 2035 pour ce pays (avec un minimum de 40 millions d’habitants) sont très inquiétantes au regard du potentiel agricole ou industriel. A l’horizon 2050 elles sont franchement angoissantes (de 60 à 89 millions d’habitants selon l’évolution du taux de fécondité). Cette démographie induit dans tous les pays des charges sociales insupportables en particulier en matière de santé et d’éducation, face aux cohortes de jeunes qu’il faut scolariser chaque année. Malgré des efforts budgétaires considérables et une rapide augmentation des taux brut de scolarité l’enseignement en milieu rural est très peu performant et inadapté ; la couverture sanitaire est insuffisante et de médiocre qualité.

Une agriculture fragile à très faible productivité

Le pays le moins bien doté en capacités de productions agricoles est le Niger dont la zone agricole est extrêmement restreinte (8% du territoire), le Mali bénéficiant en revanche d’un important potentiel en matière d’irrigation dans le delta intérieur du fleuve Niger. Au Burkina la question foncière devient particulièrement aigue et nourrit le conflit largement perçu localement comme un affrontement entre paysans Mossis et éleveurs Peulhs (ce qui correspond à une vision très simplifiée). Toute cette région souffre d’une économie à très faible productivité, essentiellement fondée sur une agriculture extensive soumise à des chocs climatiques récurrents. Cette agriculture dont vit selon les pays de 70 à 80 % de la population reste ainsi une activité très aléatoire. Par suite de ces aléas climatiques, l’intensification de l’agriculture pluviale est pour l’instant très risquée et peu rentable en dehors des périphéries urbaines et des zones irriguées et la consommation d’intrants chimiques est extrêmement faible (6 à 10 kg /ha). La production irriguée est certes en rapide développement, mais son impact sur la sécurité alimentaire reste et restera sauf au Mali marginal. Enfin l’avenir du pastoralisme transhumant est incertain face à l’extension vers le nord des zones de cultures et la disparition des jachères.

Une activité agricole très aléatoire

Malgré ces handicaps, la production agricole dans ces trois pays a globalement suivi les besoins d’une population en croissance extrêmement rapide, ce qui est remarquable vu ces conditions agro-climatiques défavorables. Même au Niger cette croissance agricole s’est globalement maintenue mais a toutefois été extrêmement volatile à cause de la vulnérabilité d’un secteur dépendant d’une pluviométrie très irrégulière. Ainsi, au cours des dernières années, la croissance agricole au Niger a connu des variations extrêmes (+16,2% en 2008, -9,5% en 2009, +16,7% en 2010 et -3,7% en 2011). Outre leurs effets immédiats sur la production du secteur et la consommation des ménages agricoles, l’impact de ces chocs continue à se faire sentir pendant plusieurs années, en décapitalisant les exploitations agricoles et les privant de leurs outils productifs, en entrainant des pertes fiscales et en devises pour le pays (dues à la diminution des exportations et l’augmentation des importations de denrées alimentaires) et en détournant des ressources financières substantielles pour gérer les crises au lieu de financer le développement du pays.

Une pauvreté accentuée par la démographie

Malgré cette bonne croissance agricole, la pauvreté qui a diminuée en pourcentage a augmenté en termes absolus dans ces trois pays. Au Mali il est remarquable de souligner que la pauvreté est plus marquée dans les zones à fort potentiel agricole (manifestement mal valorisé) comme Mopti ou Sikasso que dans les régions semi désertiques comme Kidal et Gao qui vivent largement des divers commerces et trafics transsahariens, ou que la région de Kayes qui bénéficie d’importants transferts des migrants. Au Niger neuf pauvres sur 10 se trouvent en zone rurale. Or contrairement à ce que l’on pourrait attendre, les zones les plus au sud, bénéficiant d’une meilleure pluviométrie, présentent des niveaux de pauvreté parmi les plus élevés du pays (certains cantons des régions de Tillaberi ou de Maradi connaissent ainsi un taux de pauvreté supérieur à 70%).


Un des facteurs déterminants du niveau de pauvreté rurale semble donc avoir été la forte augmentation de la densité de population dans le sud qui a réduit la superficie des exploitations et donc la production agricole et les revenus de chaque ménage. [1] Il faut noter que les régions où l’incidence de la pauvreté est la plus forte sont celles où la part de la population engagée dans l’agriculture est la plus forte et où la taille des familles et les ratios de dépendance sont aussi élevés. Les grandes familles tendent à être les plus pauvres, ce qui semble indiquer que bien que les activités agricoles exigent une main d’œuvre importante, l’accès de plus en plus difficile au capital foncier à cause de la pression démographique rend la productivité marginale de cette main d’œuvre de plus en plus faible.

Des relations sociales intercommunautaires fragilisées par la démographie


Le système de production agricole extensif est fondé sur des rotations impliquant de longues jachères habituellement fertilisées par des troupeaux transhumant. Il était bien adapté et probablement optimal dans un contexte de très faible densité de population. Il était encore viable pour des densités atteignant environ 40 hab /km2. Mais dans les régions où la pluviométrie permet l’agriculture pluviale sans risques excessifs, (plus de 350 mm), les densités dépassent fréquemment 100 voire 150 hab/km2. Dans ces conditions, faute d’espace, les durées de mise en jachère diminuent, et dans les zones les plus peuplées les jachères disparaissent au détriment de la fertilité des sols. La réduction et disparition des jachères sont désormais une source de conflits constants entre agriculteurs et éleveurs dont les parcours sont bloqués par l’extension agricole.  Les frictions habituelles entre communautés s’aggravent désormais par suite de la circulation des armes. Tant les éleveurs que les agriculteurs forment au Mali et au Burkina des groupes d’auto-défense qui procèdent à des règlements de comptes entre communautés aboutissant dans certains cas à des massacres. Les mosaïques ethniques d’une grande complexité compliquent singulièrement la résolution pacifique de ces conflits.

Une agriculture menacée par le réchauffement climatique

Dans ces conditions il ne faut pas s’étonner de conditions de vie rurale particulièrement misérables. Les villages ont très rarement accès à l’électricité[1] et souffrent du manque d’entretien des pistes d’accès. Or en dehors des opérations cotonnières qui au Mali et au Burkina sont des succès, il n’y a ni mécanisme ni institution permettant d’agir rapidement et massivement sur les conditions de vie en milieu rural. Point particulièrement préoccupant, le déplacement historique des isohyètes vers le sud et le réchauffement climatique menacent cette agriculture à l’horizon 2035 en accroissant le caractère aléatoire des pluies. Ainsi, les pertes de rendement attendues sont de l’ordre de 20 à 30 % pour le mil et le sorgho.

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Pour faire suite du dossier Willagri « Autonomisation des femmes en zone rurale en Afrique », voici le récit de deux projets de développement autour des femmes au Cameroun et au Burkina.

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Vers l’autonomisation des femmes en milieu rural en Afrique

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Pays maasaï, Kenya © Jacquemot

Les femmes occupent sur le continent une place centrale dans l’agriculture de subsistance. Elles sont incontournables dans les activités de transformation, de conservation et de commercialisation des produits agroalimentaires. Elles sont au cœur de l'économie domestique et du bien-être des communautés rurales et jouent un rôle social essentiel en leur sein. Pourtant, elles disposent de moins de droits, elles ont un accès plus limité aux informations et aux services ruraux et elles sont moins mobiles en raison des charges de famille. Plusieurs études récentes éclairent d’un jour nouveau la réalité de la place des femmes dans le monde rural de l’Afrique, avec d’utiles informations sur les disparités liées au genre dans l’accès aux ressources productives et le contrôle sur ces ressources et les opportunités d’autonomisation qui leur sont offertes.

La situation peut paraître paradoxale. D’un côté, à quelques exceptions près, tous les indicateurs de développement révèlent que les femmes vivant en milieu rural africain sont plus vulnérables que les hommes face à des situations critiques associées à une crise ou au changement climatique et qu’elles sont affectées de façon disproportionnée par la pauvreté. De l’autre, en situation de grande fragilité ou pire d’insécurité chronique, comme au Sahel, au nord du Nigeria, en Centrafrique, dans les Grands Lacs ou à Madagascar, ce sont elles qui sont le plus amenées à consacrer leur travail à l’alimentation, à la santé, à l’éducation contribuant de la sorte à l’atténuation de la gravité de la situation et à la recherche de solutions.

On le sait depuis les travaux pionniers d’Ester Boserup (1970) sur les inégalités de genre en milieu rural, prolongés par d’autres vingt ans après (I. Droy, 1990) : les changements interviennent quand les paysannes en viennent à occuper un rôle croissant dans des activités génératrices de revenus monétaires qui leur confèrent une certaine autonomie. Autrefois très structurantes, les relations lignagères sont de plus en plus minorées, voire disqualifiées, par l’avènement du droit foncier individualisé, par l’ouverture des marchés et par les modes de communication (radio, téléphone) ouvert sur l’extérieur.

L’importance du rôle des paysannes dans le développement socio-économique est désormais – enfin – mieux reconnue que dans le passé par les États et les organisations continentales et régionales. Une conquête à mettre au crédit des femmes, associée aux mutations structurelles qui bouleversent le monde rural africain. Il est à présent de plus en plus admis que les obstacles à l’émancipation des femmes, tenant aux mentalités ou aux structures familiales et sociales, nécessitent la mise en œuvre de politiques publiques de discrimination positive.

1.     Une division inégale des tâches

L’absurde préjugé selon lequel les caractéristiques biologiques distinguant les femmes des hommes expliqueraient les divisions du travail relativement immuables est dénoncé par les études de genre conduites depuis une vingtaine d’années portant sur des systèmes agraires très divers[1]. L’examen de la pluralité des situations existantes attire l’attention sur leur caractère socialement construit au sein de logiques d’ensemble du fonctionnement des sociétés rurales.

Les hommes la production, les femmes la reproduction

Les responsabilités restent strictement réparties au sein des foyers. Elles prennent appui sur des institutions coutumières (système lignager de la répartition des tâches, du mariage, de la résidence, de l’héritage, du foncier), établissant une hiérarchie des rôles qui confortent la place prééminente des hommes dans la sphère de la production et celle des femmes plutôt dans celle de la reproduction (cultures vivrières de case, cultures médicinales, agrocarburants à usage local comme le jatropha, élevage sédentaire, soin du bétail, petite pisciculture villageoise, collecte de fourrage, de bois et d’eau, préparation des repas, soins aux enfants et aux autres personnes dépendantes). Les frontières entre activités agricoles masculines et féminines ne sont certes pas hermétiques, mais force est de constater que les activités féminines sont plutôt attachées au foyer et à l’alimentation - des tâches faiblement ou pas valorisées -, alors que le marché et la création de revenus constituent l’espace de déploiement des activités plutôt masculines (Verschuur, 2011).

Comment expliquer cette « distribution genrée » des tâches et des rôles ? Deux explications sont en général mises en avant, l’une se concentre sur des éléments anthropologiques (mythes, normes, stéréotypes, valeurs) sociale ; l’autre privilégie les facteurs économiques.

Les rites agraires associent très souvent la fécondité des femmes et la fertilité des sols. Ce rapport est une justification de la place qu’elles occupent dans l’espace domestique, du foyer ou de la communauté lignagère. Il est un marqueur de leur identité sociale (Guétat-Bernard, 2015). Le domestique, les soins sont des activités féminines, dont le savoir-faire fait partie des attentes sociales envers elles. Les choix individuels, les ambitions, les rêves, les parcours sont presque toujours inféodés à cette logique collective. Le partage des tâches est associé au processus de socialisation, intériorisant comportements et stéréotypes, fixant les rôles appris depuis le plus jeune âge[2].

Une seconde catégorie d’explications de la répartition des tâches passe par le recours à la microéconomie. Le lignage décide comment satisfaire ses besoins : affectation des terres, répartition du travail par sexes et classes d’âge, circulation de la dot, couverture des besoins de subsistance, gestion des stocks et des intrants, redistribution au sein du lignage, échanges avec les autres lignages voisins, notamment par les mariages, la circulation de la dot et les échanges de cadeaux. Au sein du foyer, les questions sont : qui obtiendra un revenu permettant d’acquérir certains biens ou services ? Qui prendra sa part au travail domestique ? Plusieurs combinaisons sont possibles, mais la plus fréquente repose sur la spécialisation des tâches. Les membres du couple négocient le partage des rôles, et le pouvoir de négociation de chacun est déterminé par les ressources qu’il apporte au foyer, ce qui pénalise les femmes quand elles gagnent peu et moins. L’issue recherchée dans cette transaction est toujours personnalisée, jamais anonyme. La logique de cette « économie affective » peut évoluer, comme nous le verrons, sous l’effet de la marchandisation de la vie sociale et de l’autonomisation croissante des femmes.

Les deux approches débouchent sur le même constat. La femme – force de travail et force potentielle de reproduction de nouvelles forces de travail - n’est que très partiellement libre. « Il n’est de richesse que de femmes » dit-on. Mais si le système est supposé la valoriser, la femme elle ne possède rien, sinon quelques effets et objets ménagers, ni les champs, ni le capital et elles n’héritent de rien. Veuve, elle sera parfois soumise au lévirat.

Le poids des corvées domestiques

Nord-Kivu (RDC) © Jacquemot

Les paysannes ont des contraintes de temps entravant les possibilités de développement d’activités productives et rémunératrices. Elles consacrent entre 15 et 22 % de leur temps aux travaux domestiques, 3 à 7 fois plus que les hommes, soit entre 8 et 10 heures de travail supplémentaire par semaine par rapport aux hommes (Base de données sur le genre de la Banque mondiale). Ces heures de travail harassantes représentent le temps consacré aux corvées d’eau et de bois de chauffage et à la préparation des repas. Les femmes et les filles sont chargées de la collecte de l’eau dans 80 % des cas. Chaque semaine, les paysannes de Guinée passent 5,7 heures à collecter de l'eau ; au Sierra Leone, elles passent 7,3 heures à cette tâche et au Malawi, ce chiffre s'élève à 9,1 heures contre 1,1 heure seulement pour les hommes (FAO, 2018). Autres chiffres significatifs : en Afrique les femmes portent en moyenne en une année plus de 80 tonnes de combustibles, d’eau et de produits agricoles sur une distance de plus d’un kilomètre ; les hommes 10 tonnes seulement (IFAD, 2019). Les corvées sont toujours dévolues aux paysannes (et aux enfants) pliées sous de lourds fardeaux.
Le changement climatique est plus intensément vécu par les femmes dans les zones rurales.

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Dans l’article ci-dessous, la Fondation Avril recense les Initiatives internationales, publiques et/ou privées associant souvent des organisations internationales (ONU, FAO…) et régionales, des organismes de coopération internationale (Usaid, AFD…), des fondations privées (Fondation Gates…), des entreprises privées (Syngenta, Yara…) ou des ministères. Toutes se sont données pour mission d’améliorer la productivité de l’agriculture africaine et le sort de ses agriculteurs. Cette revue est la bienvenue car elle met un peu d’ordre dans notre connaissance d’initiatives foisonnantes dont les objectifs sont parfois redondants ou d’appréhension difficile. A conserver précieusement.

Alliance mondiale pour l’amélioration de la nutrition (Global Alliance for Improved Nutrition, GAIN)

Créée en 2002 lors d’une Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur l’enfance (Ungass II), GAIN est une fondation internationale basée en Suisse qui lutte contre la malnutrition. Elle met en place des partenariats publics-privés en vue d’assurer un soutien financier et technique pour fournir une meilleure alimentation à ceux qui courent le plus grand risque de souffrir de malnutrition. Elle est notamment impliquée dans la création de plateformes mondiales comme le Sun Business Network ou l’Initiative d’Amsterdam contre la malnutrition (aAm). Elle compte parmi ses financeurs l’AFD, la Fondation Gates, l’Usaid, l’Ukaid.

Alliance globale pour l’agriculture intelligente face au climat
(Global Alliance for Climate-Smart Agriculture, GACSA)

Lancée lors du Sommet de l’Onu sur le climat en septembre 2014, la Gacsa est une plateforme multi-acteurs réunissant 130 acteurs (États, secteur privé, organisation internationales, société civile et centres de recherche) pour accroître la sécurité alimentaire et nutritionnelle mondiale face au changement climatique. Elle vise à développer les connaissances, accroître les investissements publics et privés et promouvoir un environnement favorable à l’agriculture intelligente face au climat. Elle organise annuellement le Gacsa Forum.

Alliance globale pour les initiatives de résilience (AGIR)

Lancée en décembre 2012 à Ouagadougou, impulsée et financée par l’Union Européenne, l’Agir est une plateforme multi-acteurs visant à favoriser la synergie et la cohérence des initiatives de résiliences dans les 17 pays ouest africains et sahéliens. Placée sous le leadership politique et technique de la Cedeao, de l’Uemoa et du Cilss, l’Alliance s’appuie sur les plateformes et réseaux existants, notamment le rpca. Bâtie autour de l’objectif «Faim zéro» d’ici 20 ans, l’Alliance est un outil des politiques pour fédérer les efforts des acteurs de la région et de la communauté internationale autour d’un cadre commun et partagé de résultats. Cinq ans après le lancement de l’agir, dix pays ont adopté et commencé la mise en œuvre de leurs « Priorités résilience pays » (prp-agir).

Alliance pour une Industrie semenciére en Afrique de l’Ouest
(Alliance for Seed Industry in West Africa, ASIWA)

Lancée en 2015, cette plateforme multi parties prenantes a pour objectif de faire du plaidoyer et d’agir pour le développement du secteur semencier afin d’accroitre la production, la distribution et l’utilisation de semences certifiées en Afrique de l’Ouest. Elle regroupe les institutions régionales (Cedeao, Uemoa, Cilss, Hub Rural), des centres de recherche (Coraf, Cgiar*), des fondations (Syngenta, Agra), des semenciers (Afsta25), des organisations internationales (Fao), des organisations paysannes (Roppa), des bailleurs de fonds (Usaid).

Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra)

Inspirée par l’appel lancé par l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, en faveur d’une «Révolution verte» purement africaine voulant améliorer la productivité des petites exploitations agricoles tout en protégeant l’environnement, l’Agra a été fondée en 2006 grâce à un partenariat entre la Fondation Rockefeller et la Fondation Bill et Melinda Gates. L’Agra compte désormais un plus grand nombre de donateurs, dont des États, des organisations internationales, des agences de coopération, des fondations et des entreprises.

Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA)

Le Csa a été créé en 1974 en tant que comité intergouvernemental, hébergé par la Fao, avec l’objectif d’assurer le suivi de la mise en œuvre des engagements pris lors de la première Conférence mondiale de l’alimentation en 1974. La réforme de 2009 en a fait une plateforme multi acteurs qui émet des recommandations politiques consacrées à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Au-delà des 130 membres du Comité qui sont les États membres des Nations Unies, les membres de la société civile, du secteur privé, des fondations et des autres organisations internationales ont obtenu le statut de participants. Des mécanismes spécifiques (mécanisme de la société civile-MSC, et mécanisme du Secteur privé – msp) encadrent le travail et la représentation des acteurs de la société civile et des entreprises. Un Panel d’experts de haut niveau (hlpe) a également été mis en place en 2009 pour produire une expertise scientifique.

Feed the Future (FTF)

Lancée en 2010 par l’administration Obama, l’initiative Feed the Future est une stratégie quinquennale élaborée par 11 ministères et agences américains, après consultation de multiples parties prenantes, pour lutter contre la faim et l’insécurité alimentaire dans le monde. Ses objectifs sont la croissance du secteur agricole, l’augmentation de la production alimentaire et l’amélioration de la nutrition en particulier pour les populations vulnérables (femmes et enfants). Cette stratégie se concrétise par des investissements du gouvernement américain dans l’agriculture et la nutrition au niveau mondial, et dans des partenariats stratégiques avec le secteur privé. Ftf a ainsi déjà contribué à la création de prés de 5 000 partenariats publics-privés et a permis de lever plus de 830 millions d’investissements privés.

Forum africain pour la révolution verte (African Green Revolution Forum, AGRF)

Créé en 2010 par Yara et Agra, l’Agrf rassemble annuellement des décideurs politiques, des dirigeants d’entreprises, des producteurs agricoles, des experts et des institutions financières, pour élaborer des plans d’actions concrets pour la Révolution verte en Afrique. Le Forum axe ses efforts sur la promotion des investissements et des mesures de soutien politiques visant à accroître la productivité et les revenus des agriculteurs africains de manière écologiquement durable. Le forum de 2016 a réuni plus de 1 500 délégués venus de 40 pays et a été clôturé par un plan d’investissement de plus de 30 milliards de dollars. Il est appuyé par des organisations internationales comme la Fida et la Bad.

 

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La crise de la filière européenne du bois tropical en Afrique centrale

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Cmnews

Début 2018, la branche Afrique du Groupe Rougier annonce son dépôt de bilan. C’est un choc pour la profession forestière tropicale et les observateurs de l’industrie du bois en Afrique. Entreprise familiale cotée en bourse, la société Rougier fondée en 1923 à Niort, est une des plus anciennes et des plus importantes sociétés exploitant du bois en Afrique. Ses premières exploitations d’okoumé ayant commencé dans les années 1950 au Gabon, elle est également présente au Cameroun, au Congo et, depuis 2015, en Centrafrique (RCA). La surface totale détenue en concession par le groupe Rougier s’élève à plus de 2,3 millions d’hectares et il emploie 3000 salariés, essentiellement en Afrique. Il devrait se désengager totalement ou partiellement de ses activités d’exploitation, sauf au Gabon.

Les raisons indiquées par la direction du Groupe pour ce dépôt de bilan renvoient à des problèmes connus et qui sont communs à l’ensemble de la filière exportatrice. À l’engorgement du port de Douala d’où partent les produits bois de la plupart des entreprises du Cameroun (mais aussi du Congo et de la RCA) après un long acheminement en train ou en camion, s’ajoutent les retards croissants de remboursement de la TVA aux exportateurs par les Etats d’Afrique centrale. Ces problèmes affectent également d’autres sociétés forestières, européennes pour la plupart, qui ont dû céder une partie de leurs actifs ces derniers mois. Le Groupe Wijma Cameroun, à capitaux hollandais, a dû céder en 2017 à une entreprise concurrente (Vicwood SA, dont le siège est à Hong-Kong) quatre de ses cinq concessions forestières au Cameroun. La société italienne Cora Wood SA, fabricant réputé de contreplaqué établi au Gabon, a dû céder une de ses concessions à une société chinoise pour éponger ses dettes. Les rumeurs courent à propos de possibles cessions prochaines d’autres sociétés européennes, au Gabon ou au Congo.

La fin d’un cycle

Même si les cessions d’entreprises forestières européennes à des sociétés asiatiques ont commencé au début des années 2000, il est probable que les difficultés actuelles de Rougier marquent un tournant. Au-delà des problèmes conjoncturels, on sent venir la fin d’un cycle économique assez vertueux. Celui-ci a été ouvert par les premiers plans d’aménagement forestiers dans les années 1990, et s’est prolongé par l’essor de la certification de « bonne gestion forestière » (le label Forest Stewardship Council, FSC) une quinzaine d’années plus tard. On avait alors pensé qu’une exploitation forestière durable de la forêt naturelle, conciliant profitabilité économique, dimension écologique et progrès social, avait démontré sa faisabilité en Afrique centrale, malgré les problèmes notoires de gouvernance dans cette région. Cependant, la profitabilité de l’exploitation des forêts naturelles repose, jusqu’à maintenant, sur le prélèvement d’une poignée d’espèces bien connues des consommateurs de bois. Au Gabon, c’est l’okoumé ; au Cameroun, l’ayous, le sapelli et l’azobé ; au Congo, le sapelli au Nord et l’okoumé au Sud ; en RCA, le sapelli ; et en RDC, ce sont quelques essences précieuses comme le wengé ou l’afrormosia qui permettent de rentabiliser les opérations. L’avantage de cette exploitation extrêmement sélective est que la forêt n’est guère endommagée par des prélèvements qui dépassent rarement, en moyenne, un ou deux arbres par hectare, soit10 à 12 m3. Le revers de la médaille est que la concentration des récoltes sur cette poignée d’essences conduit progressivement à un épuisement du « gisement » au fur et à mesure que les forêts sont mises en exploitation de manière systématique. Cet épuisement ne signifie pas, en principe, que ces espèces deviennent menacées de disparition. Le problème est plutôt économique : les volumes restant au deuxième passage d’exploitation (légalement, 25 à 30 ans entre deux passages) ne suffisent généralement plus pour soutenir une activité industrielle et répondre à la demande des marchés. Le cas de la société Rougier est emblématique à cet égard : son rachat, en 2015, d’une concession en RCA répondait à la volonté d’approvisionner la principale usine du groupe au Cameroun, peu éloignée de la frontière centrafricaine. C’était une conséquence directe de la baisse des volumes disponibles de sapelli et d’ayous dans l’Est du Cameroun, région exploitée de manière répétée (par les industriels mais aussi par les exploitants artisanaux) depuis plusieurs décennies. Au Cameroun, l’abandon de plusieurs concessions par la société Wijma est également liée à la forte baisse du volume d’azobé à la fin du premier passage en exploitation de ces permis.

Cirad

S’il reste encore de nombreux sapelli dans les concessions du nord Congo ou d’okoumé dans celles du Gabon, les opérateurs pressentent qu’ils arrivent à la fin d’un cycle, et que la « rente de forêt primaire », ce volume exceptionnel obtenu lors des premiers passages en coupe dans les forêts anciennes, achève progressivement de se dissiper. Certes, il y a de nombreuses autres espèces exploitées ou potentiellement exploitables dans ces forêts. Mais, soit elles ne sont pas suffisamment abondantes pour remplacer les essences traditionnelles, soit leur prix de vente est insuffisant au regard des coûts d’exploitation, de transport, et éventuellement de transformation. Les marchés sont assez conservateurs, et les ordres d’achat tendent à se concentrer sur les essences les plus connues. Si, sur la dernière décennie, les acheteurs ont commencé à s’intéresser plus sérieusement à des essences comme l’okan ou le tali, dont les prix ont ainsi connu des augmentations spectaculaires, ces exemples restent rares et ces deux espèces ne sont pas suffisamment abondantes pour acquérir la même importance économique que le sapelli ou l’okoumé.

La plantation d’espèces de bois d’œuvre constituerait la réponse logique à cet épuisement des « gisements » traditionnels en forêt naturelle. Mais on sait que, sans puissantes incitations économiques ou directives autoritaires d’une administration clairvoyante, les opérateurs économiques n’investiront pas dans de coûteuses plantations qui n’entreront en production que dans trois décennies. En outre, la sylviculture des essences les plus intéressantes économiquement n’est pas toujours bien maîtrisée. Et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous : les okoumés plantés, par exemple, n’offrent pas la même qualité de bois que les okoumés sauvages. Reste enfin la question des droits de propriété : qui possèdera, dans une trentaine d’années, les droits sur des arbres plantés au sein des concessions par des opérateurs qui ne seront sans doute plus en activité ?

Une compétition faussée ?

Les concessionnaires européens, jadis incontournables dans l’exploitation et l’industrie du bois africain cèdent peu à peu leurs actifs aux investisseurs asiatiques. Si les opérateurs malaisiens sont présents en Afrique centrale depuis le milieu des années 1990[1], des entreprises chinoises sont entrées en force dans la filière depuis les années 2000, et, plus récemment, ce sont des investisseurs indiens, dont la multinationale Olam, qui se sont fait remarquer au Gabon et au Congo. Ces exploitants disposent de capitaux importants et les marchés sur lesquels ils opèrent acceptent des qualités parfois inférieures à celles que demandent les acheteurs européens. Ceci leur permet d’exploiter une gamme plus large d’espèces – même si la composition spécifique de leurs récoltes n’est pas, en fin de compte, très différente de celle de leurs homologues européens.

La montée en puissance de ces opérateurs asiatiques dans l’industrie forestière fait écho, bien sûr, à celle que l’on observe dans les autres secteurs économiques en Afrique. Elle correspond aussi à l’évolution des flux commerciaux, avec des exportations de bois africain qui se destinent de moins en moins à l’Europe et de plus en plus à l’Asie. La Chine vient en tête, mais l’Inde et le Vietnam accroissent rapidement leurs achats.  Les opérateurs européens se demandent s’ils jouent bien à armes égales avec certains de leurs compétiteurs asiatiques. Les grandes entreprises européennes se sont progressivement conformées aux normes légales en préparant des plans d’aménagement forestiers, rendus obligatoires par les nouvelles générations de lois forestières apparues dans les années 1990-2000.  Une partie d’entre elles est allée plus loin, en adoptant une certification forestière exigeante, le FSC. Ce label est important pour gagner ou conserver des parts de marché sur certains marchés occidentaux sensibles aux questions environnementales (en Europe du Nord, notamment) et espérer un prix d’achat plus élevé pour les bois ainsi labellisés. La certification constitue donc un investissement, qui pousse les entreprises à s’autoréguler pour ne pas perdre le label dont la mise en œuvre sur le terrain est vérifiée régulièrement par des auditeurs indépendants. Or, mis à part la société Olam qui a racheté en 2011 à une société danoise une grande concession déjà certifiée au nord Congo, aucun opérateur à capitaux asiatiques n’a cherché sérieusement, au moins jusqu’à présent, à obtenir le label FSC pour ses permis. Et nombre d’entre eux n’ont pas préparé ou ne mettent pas en œuvre de plan d’aménagement. Des entreprises asiatiques sont souvent épinglées par les observateurs pour des activités illicites. Ces derniers mois au Gabon l’exploitation et l’exportation illégale du kévazingo, une essence de haute valeur commerciale, a défrayé la chronique. Les sanctions prises par les administrations à l’encontre de ces pratiques illicites, sans être inexistantes, ne sont guère dissuasives : il est rare qu’un contrat de concession soit annulé ou que de très fortes amendes soient prononcées. L’exportation des bois en container, y compris, aujourd’hui, les grumes, inspectés de manière aléatoire facilite les trafics. L’application des lois est, à l’évidence, défaillante, et ceci est en partie à l’origine des différences de profitabilité entre nombre d’entreprises asiatiques et la plupart des entreprises européennes. Si les bois certifiés sont vendus plus cher sur certains marchés sensibles, une bonne partie des bois labellisés s’écoule à prix courant sur les marchés du Sud et de l’Est de l’Europe, du Moyen-Orient ou de l’Asie. Et dans ce cas, l’investissement dans la certification n’est pas rentable.

Des investissements insuffisants pour l’innovation

Si l’on peut estimer que la « mauvaise gouvernance » fausse la compétition entre les entreprises certifiées et les autres, les opérateurs « historiques » payent aussi des investissements insuffisants dans l’innovation technique et le marketing. Contrairement à une idée reçue, la majorité du bois africain aujourd’hui exportée est transformée localement. Si certaines entreprises, notamment italiennes, ont su se différencier en proposant des produits sophistiqués et attractifs, la plupart des transformateurs restent concentrés sur des « commodités », c’est-à-dire des sciages de taille standard, des bois déroulés pour les placages ou du contreplaqué. Vendre des commodités, c’est se condamner à rester « price taker », à dépendre des cours internationaux des bois et des préférences changeantes des acheteurs.  Et ces derniers se tournent volontiers vers les bois asiatiques, voire les bois tempérés ou boréaux, quand les prix des bois africains grimpent exagérément à leurs yeux.

Fabriquer des produits finis, valoriser intelligemment les sous-produits du bois, trouver des utilisations appropriées aux espèces abondantes, mais faiblement rémunératrices (en les plaçant, par exemple, au cœur des contreplaqués, comme les industriels d’Asie le font avec du bois de peuplier enserré dans des feuilles de placage d’essences « nobles ») constituent des voies possibles pour retrouver la valeur ajoutée qui tend à se dissiper avec la raréfaction des essences traditionnelles qui ont permis l’essor de l’industrie africaine du bois. Optimiser la chaîne de valeur, cela peut signifier également valoriser les déchets de bois à travers des processus de cogénération, dès lors que le contexte s’y prête et que la production de bois mensuelle est suffisamment élevée pour rentabiliser l’opération. S’il ne faut pas sous-estimer les difficultés de telles évolutions dans des pays où les infrastructures sont défaillantes, où le personnel qualifié manque cruellement à l’appel et où les surcoûts sont légion, il reste que certaines des entreprises européennes aujourd’hui en difficulté n’ont sans doute pas su investir de manière avisée les bénéfices confortables qu’elles ont réalisés lors de périodes plus fastes.

L’industrie du bois africain est condamnée à une telle « sortie par le haut » du fait notamment des débouchés restreints des marchés domestiques. Les coûts de production du bois industriel n’ont cessé de croitre depuis deux décennies, du fait des normes d’aménagement, de la fiscalité ou du coût des différents cahiers des charges mis en place par les pouvoirs publics. D’un autre côté, le pouvoir d’achat des consommateurs africains ne progresse guère, voire s’effrite. Si, dans les années 1980, les transformateurs industriels du bois au Cameroun écoulaient entre un quart et un tiers de leur production sur le marché intérieur, cette proportion est devenue presque insignifiante une vingtaine d’années plus tard. C’est le « secteur informel », composé de scieurs artisanaux opérant généralement dans l’illégalité, qui fournit les marchés domestiques en croissance des pays africains. En RD Congo, ces artisanaux mobilisent nettement plus de bois que l’industrie formelle. Quant aux marchés sous-régionaux africains, ils sont en croissance continue mais ne sont guère rémunérateurs, car, là aussi, la concurrence des bois artisanaux, objet de trafics frontaliers intenses (par exemple entre le Cameroun et le Tchad), tire les prix vers le bas.

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La filière de l’urine de vache en Inde

L’urine de vache sacrée est vendue jusqu’à deux euros le litre Elle est employée pour produire des médicaments et des produits cosmétiques mais aussi de l’engrais. Elle contiendrait même de.

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Certifications contre déforestation

[inbound_button font_size="14" color="#8d0100" text_color="#ffffff" icon="file-o" url="https://dev.willagri.com/wp-content/uploads/2018/02/Dossier-Certification-Deforestation-Willagri.pdf" width="" target="_blank"]Télécharger le PDF[/inbound_button]   Alain Karsenty1  et Fred Pearce2 d'après Elias Awad3   Pays producteurs et leurs sociétés civiles, Union européenne, compagnies forestières,.

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Pour une gestion durable du pastoralisme sahélien

  Pour Pierre Jacquemot, le pastoralisme sahélien, qui repose sur des traditions et une identité fortes, est menacé par l’extension de l’agriculture sédentaire et la désertification. Le pastoralisme valorise pourtant.

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l'Argentine pourrait nourrir 632 millions de personnes

L’Argentine dispose de 149 millions d’hectares, Son agriculture est loin de tourner à plein régime. Avec ses 44 millions d’habitants, elle pourrait nourrir 632 millions d’habitants en 2020, soit quatorze.

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Le typha, ou comment transformer une plante envahissante en source d’énergie

Vous lirez ci-dessous un article très original de Pierre Jacquemot sur une plante aquatique, le typha, invasive, nuisible à la production agricole et source de parasites. Une ONG française, le.

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