Most Recent World News

RuralInvest : faciliter le financement des agriculteurs

Les agriculteurs accèdent difficilement aux solutions de financement pour transformer ou développer leur exploitation. Le Centre d’investissement de la FAO a mis au point un outil d’aide à l’élaboration de.

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La filière coton africaine se professionnalise

En mars dernier, les États membres de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (UEMOA) ont créé l’Organisation régionale des interprofessions du Coton (ORIC), une instance basée à Abidjan et.

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L’accès à l’eau, une priorité pour l’Afrique

Malgré l’importance des investissements déployés en Afrique, ce continent reste pénalisé par un manque d’eau tandis que sa population croît vite et s’urbanise : 400 millions d’Africains n’accèdent pas à l’eau.

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GIEC : un rapport scientifique et apolitique

Depuis 2015, le Groupement d’experts intergouvernementaux pour le climat (GIEC) collecte et analyse des données sur la situation et les enjeux climatiques. A partir de ces travaux menés sur huit.

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L’IA au service de la sélection des plantes

Des équipes de chercheurs du Programme DIversité Adaptation Développement des plantes (DIADE) et du Laboratoire d’informatique, de robotique et de microélectronique (LIRMM) ont collaboré au projet Deciphering plant genotype-phenotype Interactions.

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L’agriculture durable doit s’appuyer sur le mil

Appartenant à la famille des poacés, le mil désigne diverses espèces adaptées aux environnements arides, d’où l’intérêt que lui portent les populations africaines subsahariennes et asiatiques, soit un demi-milliard d’individus.

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Les Burkinabés au secours du karité

Utilisé en cosmétique ou en cuisine, le karité représente une activité essentielle dans la région. La déforestation menace l’arbre « miracle » qui permet de produire le karité. Pour protéger les arbres,.

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Quantifier le stockage du carbone par les arbres ?

Des chercheurs ont compilé des données sur 10 milliards d’arbres situés dans la zone subsaharienne pour estimer leur biomasse et leur niveau de captage du carbone. Ces arbres captent le.

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Il appartient à l’Afrique de protéger sa biodiversité ?

En 2020, Guillaume Blanc a dénoncé dans son ouvrage l’ingérence des pays développés dans la politique de préservation des espaces protégés, particulièrement sur le continent africain. Il dénonce la mise.

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Pénurie d’oignons

Dans le sillage des carottes, tomates et pommes de terre, l’oignon se fait rare, obligeant les pays producteurs à limiter les exportations pour garantir l’approvisionnement domestique. En cause, la sécheresse.

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Le Maroc limite ses exportations agricoles

L’inflation des prix alimentaires touche la population marocaine. Pour limiter la flambée des prix, le Royaume du Maroc a décidé de réduire ses exportations, comme c’est le cas pour la.

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Faciliter les échanges au sein de la ZLECAF

La quasi-totalité des États membres de l'Union africaine (UA) ont signé l’accord en faveur d’une Zone de libre-échange africaine (ZLECAF). Cet accord vise à développer les échanges commerciaux qui s’opèrent.

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La startup SevenG améliore la productivité agricole

A l’issue du concours Tech4Good organisé par Huawei en janvier dernier, la startup SevenG a remporté le deuxième prix grâce à sa solution intelligente FarmAI. Les étudiants à l’origine de.

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Selon la Banque mondiale, il convient de revoir la planification des stockages hydriques

 Profitant de son implication dans différents projets de développement durable à travers le monde, la Banque mondiale a créé en 2014 un groupement d’études sur la question hydrique pour identifier.

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Investir plus dans le système agroalimentaire africain

Les surcoûts de la production de denrées alimentaires soulignent la nécessité de mettre en place de nouvelles stratégies dans le secteur agricole mais aussi dans la distribution de denrées. Les.

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Pas d’amélioration du taux d’autosuffisance alimentaire au cours des 10 prochaines années en Afrique du Nord

D’ici 2031, la production agricole en Afrique du Nord et au Moyen Orient progresserait de 1,6% par an. Mais la population croîtrait dans les mêmes proportions pour atteindre 50 millions.

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Reconstruire la souveraineté alimentaire des États

Une étude finlandaise conclut qu’à la fin du siècle, un tiers de la culture vivrière mondiale devra composer avec l’insécurité climatique (pluie, sécheresse, températures). La situation implique un accompagnement de ces.

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Heineken se dote d’un nouveau parc solaire en Afrique du Sud

Pour alimenter sa brasserie de Sedibeng, dans la Province du Gauteng en Afrique du Sud, Heineken a inauguré sa propre centrale solaire photovoltaïque de 6,5 mégawatts crête (MWc). Cette centrale.

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Préserver le revenu des producteurs de cacao

Pour limiter la déforestation et garantir l’importation d’un cacao éthique, l’Europe va imposer une certification durable sur les productions cacaoyères. Le Ghana et la Côte d’Ivoire, qui comptent parmi les.

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Le Nigeria développe son secteur agroalimentaire

Le Nigéria vient de lancer un programme d’encouragement de son secteur agroalimentaire par le biais de la création de zones de transformation agro-industrielle (SAPZ). Le projet, d’un montant de $520.

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Science et innovation au service de l'agriculture africaine

Le 14 octobre dernier, l’Université marocaine Mohammed VI Polytechnique et le Consiglio Nazionale delle Ricerche, basé à Rome, ont organisé une table ronde intitulée Science & Innovation for African Agriculture..

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L’intelligence artificielle Microsoft au service de l’agriculture

Depuis le six octobre dernier, Microsoft propose en accès libre des algorithmes destinés aux exploitations agricoles. Ces ressources sont disponibles dans le cadre du Project FarmVibes, une initiative de démocratisation.

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Au Maroc, produire local pour lutter contre l’inflation

Au Maroc, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) annonce une accélération de l’inflation au troisième trimestre 2022 : +7,8% contre +6,3% au deuxième trimestre. Les prix des denrées alimentaires nourrissent grandement cette.

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 La famine est le fruit du système alimentaire

Guerre en Ukraine, crise sanitaire... et autres événements sont régulièrement mis en cause dans l’insécurité alimentaire qui touche des continents comme l’Afrique. Le système agricole en place dégrade l’environnement et.

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L’Afrique face à la question climatique

Le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) confirme l’urgence d’une action en faveur du climat. Les incidents climatiques se multiplient dégradant la biodiversité, la ressource.

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L’agriculture marocaine se digitalise

Les nouvelles technologies numériques s’invitent dans tous les secteurs, y compris dans celui de l’agriculture, cruciale pour l’économie marocaine. Le ministère de l’Agriculture va prochainement lancer une étude préalable au.

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Nouvel outil de promotion de l’agroécologie en Afrique de l’Est

Le 26 juillet dernier à Abidjan, l’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation de la Cedeao a  présenté un nouvel outil pour promouvoir l’agroécologie. Dénommé Tool for agroecology performance evaluation(TAPE), il.

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L’Afrique subsaharienne face à la désertification

En Afrique subsaharienne, le manque de précipitations ainsi que l’agriculture et le pâturage intensifs contribuent à dégrader les sols au point d’entraver l’équilibre naturel et la biodiversité. Ces pratiques agricoles.

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Quand la "ruée sur les terres" en Afrique nuit aux populations locales et à l’environnement

Le rapport du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) du 16 mai 2022 sur les investissements fonciers en Afrique livre un bilan critique les risques.

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Un nouveau rôle pour les organisations paysannes après la pandémie

Les nombreux défis auxquels sont confrontés les exploitants agricoles ces derniers mois ont remis en lumière l’utilité des représentations professionnelles dans le secteur de la production agricole. Intervenant à plusieurs.

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Le Congo rêve de souveraineté alimentaire

Pour George Arthur Forrest, né au Congo en 1940, l’entrepreneuriat est un levier de challenges et de réussites. Fils et frère d’entrepreneurs, il a suivi ses études en Belgique avant.

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Produire en Afrique pour l’Afrique

L’Afrique importe des denrées alimentaires essentielles alors qu’elle produit de plus en plus  de denrées commerciales pour l’exportation. Sa production agricole annuelle connaît un taux de croissance de +4,3% contre.

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Terr’Africa veut dynamiser les productions locales africaines

Pathe Amath Sene travaille pour le Fonds international de développement agricole des Nations unies (Fida) en tant qu’expert climatique et environnemental en Afrique de l’Ouest. Sa préoccupation est la sécurité.

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$10 millions pour la transformation des noix de cajou en Afrique

Créé en 1980, Finnfund est un fonds d’investissement public finlandais qui soutient des projets portés par des institutions privées dans les pays en voie de développement. L’entreprise a récemment accordé.

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La Waterboxx pour l’agriculture en zone aride

En 2003, Pieter Hoff, cède son entreprise d’exportation de fleurs pour créer Groasis, une entreprise qui propose un dispositif de croissance des plantes en zone aride, la Waterboxx. Cet incubateur,.

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Le rucher d’Inzerki, au Maroc, perd ses abeilles

Le sud-est marocain accueille le plus vieux rucher collectif du monde, un trésor du patrimoine berbère datant de 1850 Les colonies d’abeilles qui l’habitent disparaissent à grande vitesse, un phénomène.

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La Côte d’Ivoire et OCP signent un partenariat agricole

Le 28 mars 2022, le gouvernement ivoirien a signé une convention de partenariat avec l’Office chérifien des phosphates (OCP). Durant les deux prochaines années, les deux signataires vont collaborer sur.

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Le difficile accès aux nappes souterraines en Afrique

Dans une récente étude Grounwater,  WaterAid et British Geological Survey (BGS) ont mis en évidence la présence d’une grande quantité d’eau souterraine disponible dans le sous-sol africain. Selon ces deux.

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La guerre en Ukraine et la sécurité alimentaire en Afrique Par : Noureddine Radouai

Par : Noureddine Radouai Il n'y a pas de bon moment pour lancer une guerre. Les conflits armés sont toujours horribles à tout moment. Cependant, la guerre en Ukraine a.

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Valoriser la filière africaine du jus d’orange

Bien que l’Afrique soit un acteur majeur dans la production d’oranges, la filière africaine reste peu présente dans l’industrie de la transformation. Au niveau mondial, la saison 2020-2021 a connu.

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LE GABON FAIT LE PARI D’UNE TRANSITION ÉCOLOGIQUE INCLUSIVE

A Libreville, au Gabon, l’immeuble du Ministère des Eaux et Forêts paraît bien modeste par rapport aux autres bâtiments publics -bien plus imposants qui-  témoignent  des fastes période de l’or.

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Les 3 C – Covid, Conflit, Climat – aggravent l’insécurité alimentaire

Entre les conflits, la crise sanitaire et les changements climatiques, l’éradication de la faim prend des allures de chimère. La multiplication des crises augmente considérablement le nombre de décès liés.

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$100 millions pour soutenir l’action d’OCP en faveur de l’agriculture africaine

La Société financière internationale (SFI) est une filiale de la Banque mondiale. Son capital est détenu par les 185 pays membres. Elle finance et/ou prend des participations dans des sociétés.

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Le succès du bambou en Afrique

La FAO s’est récemment associée à l’organisation internationale du bambou et du rotin (INBAR) pour dynamiser la culture et l’emploi de cette plante en Afrique. Plus d’une centaine de membres.

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Le laborieux financement de la filière agroalimentaire en Afrique

L’Afrique est un continent d’initiatives dont la population, jeune, constitue un vivier d’entrepreneurs en puissance prêts à s’impliquer dans leur réussite professionnelle et dans le développement de leur pays. La.

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Les ressources halieutiques ouest-africaines menacées par la surexploitation

  La Changing Markets Foundation et Greenpeace dénoncent une surexploitation des ressources halieutiques dédiées à la fabrication de farine et d’huile de poisson pour l’alimentation animale, au détriment de l’alimentation.

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Le groupe algérien Cevital autorisé à produire localement de l’huile brute

Le groupe algérien CEVITAL attend, depuis 2017, la possibilité d’importer les équipements qui allaient lui permettre de produire sur place des huiles jusqu’à présent importées. Des tensions politiques persistaient entre.

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Blocage du projet  Ferrograo au Brésil

Une responsable d’ONG et deux députés brésiliens dénoncent la destruction volontaire de la forêt amazonienne par des intérêts économiques liés à l’agrobusiness. Le dernier projet, appelé Ferrograo, consiste en la.

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Pistes pour une inclusion financière  équitable des femmes en Afrique

Les institutions internationales s’entendent à reconnaître que l’iniquité des sexes face à l’accès au financement représente un frein au développement rural, non seulement pour les femmes mais pour l’économie générale.

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Préserver le goût du thé

La dégradation du climat impacte durablement la qualité des cultures de thé jusqu’à faire craindre une dégradation irréversible des qualités gustatives et nutritives de ce breuvage. Selon l’ONG Christian Aid,.

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Le Burundi encourage la culture du coton

A l’instar du café et du thé, le coton a longtemps été parmi les produits les plus exportés du Burundi. Le Comité de gérance du coton (COGERCO) a noté que.

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Le Maroc veut dépénaliser la culture du cannabis et réorganiser sa production

Le sujet date mais le projet de dépénalisation de cette culture à des fins médicales et industrielles relance le débat. Quels sont les enjeux de l’adoption par le Parlement de.

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Travail des enfants : changer les mentalités

Le travail des enfants ne connaît pas la crise. Les Nations-Unies dressent un bilan toujours aussi alarmant : en 2020, 152 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans sont obligés.

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Des fermes-écoles togolaises durables

L’avenir de l’agriculture durable commence par la formation des jeunes générations à sa pratique. Le réseau des jeunes producteurs et professionnels agricoles du Togo (REJEPPAT) met en place des lieux.

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La pêche africaine victime des convoitises étrangères

Comme beaucoup de secteurs, la pêche connaît des difficultés du fait de la pandémie. Selon leur taille, les pêcheurs ne sont pas tous logés à la même enseigne. Les navires.

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L’IA au service de l’agriculture africaine

Le Centre de recherche pour le développement international (CRDI) a cofondé avec la fondation Rockefeller et Google.org le Lacuna Fund, une initiative dotée d’une enveloppe de 2,6 millions d’euros destinés.

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L’Agenda 2063 de l’agriculture africaine

D’un côté une Afrique qui détient 60% des terres arables mondiales, de l’autre une pandémie qui a fait ressurgir l’insécurité alimentaire de ce continent qui importe pour 45 milliards de.

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La diaspora doit miser sur l’Afrique

Chinois, Russes et Américains prennent pied en Afrique. Ils ont compris que ce continent dispose encore et toujours d’un potentiel non exploité. L’Afrique a déjà accueilli un grand nombre de.

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Plaidoyer pour une révolution agricole tranquille

Michel Dron, secrétaire de la section végétale à l’académie d’agriculture de France, apporte sa réflexion sur la nécessité d’opérer une transition agricole réfléchie, en collaboration avec le monde agricole et.

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Le Rwanda, pionnier africain de la transition verte

Déforestation, urbanisation et accidents climatiques mènent la vie dure aux agriculteurs du Nord du Rwanda qui tentent d’exploiter leurs terres pour en tirer haricot, patates douces ou thé. Coulées de.

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Sahel, le rêve africain

Des investisseurs institutionnels et privés ont promis quelque 12 milliards d’euros pour les cinq ans à venir afin de restaurer une bande de terre africaine qui va du Sénégal à.

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Des paysannes congolaises ambassadrices du bio

En République démocratique du Congo (RDC), la pauvreté gagne du terrain. Les femmes jouent un rôle pilier dans l’organisation sociale, entre les tâches ménagères, familiales et agricoles. Elles sont de.

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LE BOIS DOMESTIQUE TUE EN AFRIQUE

L’usage domestique du bois provoque un grand nombre de décès, y compris en Afrique, un continent pourtant producteur de gaz. Les pays africains préfèrent réserver le gaz à l’exportation, le.

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LA CRISE DU COVID FAIT VACILLER L’AGRICULTURE AFRICAINE

La pandémie a réveillé l’Afrique et lui a rappelé la nécessité de repenser son agriculture et son économie, pour réduire sa dépendance aux importations et à l’insécurité qu’elle génère. Cette.

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DÉMARRAGE POUSSIF DE L’ACCORD DE LIBRE-ÉCHANGE AFRICAIN

L’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange africain au 1er janvier 2021 n’est que la première étape d’un beau projet commun semé d’embûches Certes 34 pays sur les 55 l’ont.

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L’HUILE D’OLIVE BIO SE FÉMINISE EN TUNISIE

En 2020, la Tunisie a exporté plus de 300 000 tonnes d’huile d’olive, dont certaines productions ont été primées à l’international, faisant du pays une référence. A ce jour, la.

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RÉÉQUILIBRER LES ÉCHANGES AGRICOLES EUROPEO-AFRICAINS

L’institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMAD) est un think tank dont la vocation est d’étudier les opportunités de convergence des économies qui occupent le pourtour méditerranéen. Il diffuse.

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LES TOURBIÈRES, TRÉSOR ECOLOGIQUE DU CONGO

Nées il y a plusieurs dizaines de milliers d’années, les tourbières du Congo se sont formées dans une cuvette fortement arrosée où les matières organiques végétales se décomposent partiellement pour.

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LA BATAILLE DU NIL

Objet de convoitise avec ses 6650 km qui font vivre presque 400 millions de personnes, le Nil est l’un des plus longs fleuves du monde, juste après l’Amazone. En juillet.

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ENGRAIS RUSSE : DU SOUDAN À L’AFRIQUE ORIENTALE

Certains soupçonnent la Russie de visées militaires au Soudan, alors qu’elles sont, en fait plus économiques. Dès 2021, la société Uralchem, fabricant russe de produits chimiques, notamment d’engrais minéraux et.

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LE BAOBAB, PILIER SOCIAL ET ÉCONOMIQUE

Avec ses racines ancrées dans le sol et ses extrémités pointant vers le ciel, L’arbre est un totem dans de nombreuses cultures L’olivier est pacifiste, le chêne puissant, l’orme justicier....

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LA DURABILITÉ, SESAME D’UN FUTUR VIABLE

Des universités marocaines unissent leurs compétences pour permettre aux acteurs africains de mieux comprendre et maîtriser les enjeux d’une économie durable à travers une nouvelle entité de Recherche & Développement.

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Le Nigéria interdit l’accès aux devises pour les importations d’engrais et produits alimentaires

  Suite à la décision du président nigérien Muhammadu Buhari, la Banque centrale du Nigeria n’octroiera plus de devises pour les importations de produits alimentaires et d’engrais. Le gouvernement nigérien.

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L’Afrique subsaharienne réduit ses importations de riz

Les importations de riz de l’Afrique subsaharienne devraient s’afficher à la baisse en 2020. Selon les prévisions, le volume des importations pourrait atteindre 16 millions de tonnes en raison de.

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Elevage de poulets aux algues et insectes

La chaîne de restauration rapide sud-africaine  Nando – 930 points de vente dans le monde - projette  de nourrir les poulets qu’elle sert à à ses clients avec des algues.

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Les systèmes alimentaires dans les villes ouest-africaines

Nulle part ne peut-on mieux sentir la vie trépidante des villes ouest-africaines que dans leurs grands marchés alimentaires. Quiconque a déjà fait ses courses dans un tel marché ne peut.

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Semences biotech et semences paysannes en Afrique : l’option de la diversification

[inbound_button font_size="14" color="#8d0100" text_color="#ffffff" icon="download" url="https://dev.willagri.com/wp-content/uploads/2020/03/Dossier-Willagri-Avril-2020.pdf" width="" target="_blank"]Télécharger le dossier en PDF[/inbound_button]

 

En décembre 2019, le Kenya a décidé d’autoriser dans le pays la commercialisation du coton transgénique. « Elle doit permettre aux agriculteurs d’obtenir de meilleurs revenus grâce à une augmentation de la production », a expliqué le chef de l’État, Uhuru Kenyatta. Cette décision est largement passée inaperçue. Pourtant, elle représente un tournant. Le pays, qui s’était doté d’une loi de biosécurité en 2009, avait interdit toute importation de produit transgénique, qu’il s’agisse de denrées ou de semences destinées à la production. Les plantations GM (génétiquement modifiés) étaient proscrites. Seule la recherche, très encadrée, avait pu se poursuivre. D’un côté, l’African Agricultural Technological Foundation (AATF)[1], une organisation pro-OGM installée à Nairobi, pressait le gouvernement de lever son interdiction, pendant que de l’autre côté, Greenpeace l’appelait à maintenir l’interdiction afin d’empêcher « une prise de contrôle du système alimentaire par les entreprises ».

Le Kenya a finalement décidé d’adopter pour la mise en place des cultures transgéniques l’approche en trois étapes, appelée 3 F : Fiber-Feed-Food (fibre-alimentation animale-alimentation humaine). La première est celle de l’adoption du coton Bt[2], suivie de celle de cultures fourragères, puis viendra éventuellement la production d’aliments OGM destinés à la consommation humaine. Les autorités considèrent de la sorte avoir le temps de conduire les évaluations nécessaires sur les risques associés à ce choix. Les expérimentations en plein champ menées dans le pays ces dernières années du coton Bt ont permis d’observer des rendements supérieurs de 30 % par rapport au coton conventionnel. L’argument est donc agronomique ; l’autre argument est industriel, le pays ayant l’ambition de s’installer comme leader régional dans la production textile. Comme première économie d’Afrique de l’Est, la position du Kenya peut avoir un effet d’entraînement sur ses voisins qui partagent les mêmes défis agricoles et industriels.

Depuis les années 1980, de nouvelles technologies utilisées par les sélectionneurs de semences sont apparues, inspirées par le génie génétique et la science des génomes, avec notamment pour conséquence le développement de plantes GM. La recherche en biotechnologie a connu depuis un essor considérable. Alors que l’insécurité alimentaire continue d’affliger les populations africaines, le recours à ces ressources, notamment aux semences transgéniques, est présenté pour ses partisans comme devant permettre de lever la plupart des contraintes qui pèsent sur le développement de l'agriculture. Pour autant, les décideurs, les scientifiques et les agriculteurs africains demeurent divisés quant aux avantages et aux risques potentiels des cultures transgéniques[3].

Comment se présente la controverse et quelles sont les perspectives du recours aux semences issues des biotechnologies pour résoudre les problèmes agronomiques et de l’alimentation en Afrique ? Qu’en est-il de la cohabitation possible avec les procédures conventionnelles en matière de production de semences à l’échelle des paysanneries ? Ces questions sont fondamentales pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle du continent et vont se révéler encore plus pressantes dans le contexte de la sortie de la pandémie du COVID-19 qui aura perturbé les systèmes agricoles et alimentaires, tout en ouvrant de nouvelles perspectives.

OGM, les précédents sud-africain et soudanais

En 2018, la surface mondiale couverte par les OGM était de près de 192 millions d’hectares, soit 12 % des cultures mondiales dans 26 pays (ISAAA, 2018). Quatre cultures génétiquement modifiées dominent : le soja pour l’alimentation animale, le maïs, le colza et le coton, pour atteindre une quasi-saturation aux États-Unis à 93,3 % (moyenne pour le soja et le maïs), le Brésil (93 %), l'Argentine (proche de 100 %), le Canada (92,5 %) et l'Inde (95 %). Les cultures biotechnologiques se sont étendues avec la luzerne, les betteraves sucrières, la papaye, la courge, l'aubergine, les pommes de terre et les pommes, qui sont toutes déjà sur le marché. L'Indonésie a planté la première canne à sucre résistante à la sécheresse. La recherche sur les cultures biotechnologiques menée par les institutions du secteur public comprend le riz, la banane, le manioc, l’igname, la banane, le cacaoyer, le caféier, la pomme de terre, la patate douce, le blé, le pois chiche, le pois d'Angole (Cajanus cajan) et la moutarde avec divers traits de qualité nutritionnelle et d'importance économique bénéfiques pour les producteurs et les consommateurs d'aliments dans les pays en développement.

En Europe, le maïs MON810, qui produit un insecticide contre la pyrale, est la seule espèce autorisée. La France a quant à elle adopté un moratoire contre les plantations GM sur son sol. Pour autant, 70 OGM sont autorisés à la consommation en Europe, la plupart étant destinées aux animaux d’élevage. Ainsi, l’Europe importe du soja transgénique pour nourrir le bétail et donc en consomme indirectement.

Les cotons transgéniques sont aujourd'hui produits par la plupart des grands pays producteurs : Chine, États-Unis, Australie et Inde dans des exploitations de très grande taille. Le Brésil l'a autorisé en 2006. Deux pays africains ont rejoint ce groupe depuis plusieurs années : l’Afrique du Sud et le Soudan.

L'Afrique du Sud figurait parmi les 10 premiers pays du monde ayant planté 2,7 millions d'hectares de cultures biotechnologiques. Dès 1997 des cotonniers et des maïs transgéniques résistants à des lépidoptères ont été plantés à des fins commerciales sur plus de deux millions d’hectares. Le pays s'est par la suite mis au soja GM. L’adoption a été progressive. Aujourd’hui, 80 % du maïs, 85 % du soja et près de 100 % du coton sud-africains sont génétiquement modifiés, pour un total d’environ 3 millions d'hectares.

Pour sa part, le Soudan a cultivé 245 000 hectares de cotonnier Bt, avec un taux d'adoption de 98 % parmi les agriculteurs. Parmi eux, on en compte 90 000 disposant de petites exploitations, d'une superficie moyenne de 2,1 hectares. Dans le but de stimuler la diffusion de cette biotechnologie, certains de ces gènes ont été introgressés dans les variétés locales. Les résultats sont variables. Pour les petits agriculteurs pratiquant la culture manuelle, le coût additionnel associé aux licences du transgénique est rarement compensé par les augmentations de rendement qui demeurent faibles. En revanche, pour les exploitations de 50 hectares ou davantage, l’avantage économique est net, mais diversement selon de niveau d’infestation des champs et les conditions climatiques.

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La filière palmier à huile en Côte d’ivoire :
un condensé des enjeux du développement durable

Lors de la table-ronde qui s’est tenue le 27 février au Salon international de l’agriculture, la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM) a présenté une note.

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Les racines économiques et sociales de la guerre au Sahel

[inbound_button font_size="14" color="#8d0100" text_color="#ffffff" icon="download" url="https://dev.willagri.com/wp-content/uploads/2020/02/Dossier-Willagri-03-20-1.pdf" width="" target="_blank"]Télécharger le dossier en PDF[/inbound_button]

 

En ce début de décennie la France est engagée depuis 7 ans dans une guerre au Sahel dont on voit mal l’issue. L’objectif de cette analyse est de rappeler qu’après la guerre du désert focalisée sur le nord Mali, l’expansion djihadiste vers le sud et la multiplication rapide des actions armées depuis 3 ans dans les zones agricoles du centre du Mali, du nord et de l’est du Burkina et du nord-ouest du Niger se déroule dans un environnement de pauvreté, de fragilités et de piètre gouvernance locale. L’agriculture y est fragile, peu productive, menacée par le réchauffement climatique et la sécurité alimentaire incertaine. Certes les racines du (des) conflits en cours sont loin d’être essentiellement économiques. Interviennent en effet des perceptions d’injustice de la part de certaines communautés ou individus, un besoin de sécurité dans un contexte où presque tout le monde est armé, la volonté de vengeance après des exactions des forces armées nationales ou de groupes d’autodéfense, la tentation de poursuivre différemment le brigandage pour d’anciens coupeurs de route et enfin la dimension religieuse qu’il ne faut pas minimiser. L’analyse portera sur les trois pays qui sont au cœur de cette guerre, le Mali, le Burkina et le Niger.

Une caractéristique du déplacement du centre de gravité du djihadisme au Sahel vers le sud, est son articulation avec des conflits locaux larvés souvent anciens qui ont en quelque sorte sédimenté et dont la base est souvent économique. L’arrivée de noyaux djihadistes dans ces environnements difficiles et conflictuels, véritables barils de poudre, a servi et sert encore d’étincelle. Cette guerre du Sahel se présente finalement tant dans le centre du Mali qu’au Burkina, et ceci au-delà de son affichage djihadiste, comme un ensemble d’insurrections paysannes[1] et de conflits intercommunautaires. Ces conflits sont liés à une démographie incontrôlée, un sous-emploi massif, des dégradations environnementales, des problèmes fonciers ou à des difficultés économiques et sociales qu’une meilleure gouvernance locale et des programmes de développement adaptés auraient peut-être pu désamorcer.

Des économies marquées par le sous-emploi

Toute cette région sahélienne souffre en premier de son enclavement. Les ports du golfe du Bénin sont à plus de 1000 km et de nombreux obstacles liés au mauvais entretien des infrastructures et aux contrôles routiers licites et illicites entravent les échanges régionaux. Le secteur privé est très faible par suite de cet enclavement, de l’étroitesse du marché intérieur, de coûts des facteurs élevés et d’un environnement des affaires défaillant. Le développement industriel reste très limité en dehors de la transformation primaire des produits agricoles (égrenage du coton - rizeries) et de l’uranium du Niger qui est en crise. La faiblesse de l’industrie et du secteur privé provoque un sous-emploi urbain généralisé et le développement d’un secteur artisanal et de services informel à très faible productivité. La révolution des TIC est par contre en cours avec une rapide pénétration du téléphone. Ces pays peuvent jouer un rôle de nœuds de communication régionaux entre le golfe du Bénin, en particulier la Cote d’Ivoire et le Nigéria avec le Maghreb. Mais cette activité est pour l’instant limitée à un commerce portant sur des biens présentant de forts différentiels de prix en particulier avec l’Algérie (fuel, pâtes alimentaires, téléviseurs, etc.)  le transport des migrants, ou des activités franchement illicites (armes de Libye, cocaïne provenant d’Amérique latine, cigarettes du moyen orient, hashish provenant du Maroc …)

Une démographie hors de contrôle alimente une bombe sociale

La démographie qui est absolument hors de contrôle avec des taux de fertilité extrêmement élevés (de l’ordre de 7) et qui n’ont pratiquement pas changé depuis les indépendances, bloque ces pays dans une trappe à pauvreté. Le cas le plus inquiétant est certainement celui du Niger où la population est passée de 3 millions à l’indépendance à 21 millions aujourd’hui. Or le taux de croissance de la population augmente et atteint 4 % par an ce qui constitue un record mondial. Les perspectives à horizon 2035 pour ce pays (avec un minimum de 40 millions d’habitants) sont très inquiétantes au regard du potentiel agricole ou industriel. A l’horizon 2050 elles sont franchement angoissantes (de 60 à 89 millions d’habitants selon l’évolution du taux de fécondité). Cette démographie induit dans tous les pays des charges sociales insupportables en particulier en matière de santé et d’éducation, face aux cohortes de jeunes qu’il faut scolariser chaque année. Malgré des efforts budgétaires considérables et une rapide augmentation des taux brut de scolarité l’enseignement en milieu rural est très peu performant et inadapté ; la couverture sanitaire est insuffisante et de médiocre qualité.

Une agriculture fragile à très faible productivité

Le pays le moins bien doté en capacités de productions agricoles est le Niger dont la zone agricole est extrêmement restreinte (8% du territoire), le Mali bénéficiant en revanche d’un important potentiel en matière d’irrigation dans le delta intérieur du fleuve Niger. Au Burkina la question foncière devient particulièrement aigue et nourrit le conflit largement perçu localement comme un affrontement entre paysans Mossis et éleveurs Peulhs (ce qui correspond à une vision très simplifiée). Toute cette région souffre d’une économie à très faible productivité, essentiellement fondée sur une agriculture extensive soumise à des chocs climatiques récurrents. Cette agriculture dont vit selon les pays de 70 à 80 % de la population reste ainsi une activité très aléatoire. Par suite de ces aléas climatiques, l’intensification de l’agriculture pluviale est pour l’instant très risquée et peu rentable en dehors des périphéries urbaines et des zones irriguées et la consommation d’intrants chimiques est extrêmement faible (6 à 10 kg /ha). La production irriguée est certes en rapide développement, mais son impact sur la sécurité alimentaire reste et restera sauf au Mali marginal. Enfin l’avenir du pastoralisme transhumant est incertain face à l’extension vers le nord des zones de cultures et la disparition des jachères.

Une activité agricole très aléatoire

Malgré ces handicaps, la production agricole dans ces trois pays a globalement suivi les besoins d’une population en croissance extrêmement rapide, ce qui est remarquable vu ces conditions agro-climatiques défavorables. Même au Niger cette croissance agricole s’est globalement maintenue mais a toutefois été extrêmement volatile à cause de la vulnérabilité d’un secteur dépendant d’une pluviométrie très irrégulière. Ainsi, au cours des dernières années, la croissance agricole au Niger a connu des variations extrêmes (+16,2% en 2008, -9,5% en 2009, +16,7% en 2010 et -3,7% en 2011). Outre leurs effets immédiats sur la production du secteur et la consommation des ménages agricoles, l’impact de ces chocs continue à se faire sentir pendant plusieurs années, en décapitalisant les exploitations agricoles et les privant de leurs outils productifs, en entrainant des pertes fiscales et en devises pour le pays (dues à la diminution des exportations et l’augmentation des importations de denrées alimentaires) et en détournant des ressources financières substantielles pour gérer les crises au lieu de financer le développement du pays.

Une pauvreté accentuée par la démographie

Malgré cette bonne croissance agricole, la pauvreté qui a diminuée en pourcentage a augmenté en termes absolus dans ces trois pays. Au Mali il est remarquable de souligner que la pauvreté est plus marquée dans les zones à fort potentiel agricole (manifestement mal valorisé) comme Mopti ou Sikasso que dans les régions semi désertiques comme Kidal et Gao qui vivent largement des divers commerces et trafics transsahariens, ou que la région de Kayes qui bénéficie d’importants transferts des migrants. Au Niger neuf pauvres sur 10 se trouvent en zone rurale. Or contrairement à ce que l’on pourrait attendre, les zones les plus au sud, bénéficiant d’une meilleure pluviométrie, présentent des niveaux de pauvreté parmi les plus élevés du pays (certains cantons des régions de Tillaberi ou de Maradi connaissent ainsi un taux de pauvreté supérieur à 70%).


Un des facteurs déterminants du niveau de pauvreté rurale semble donc avoir été la forte augmentation de la densité de population dans le sud qui a réduit la superficie des exploitations et donc la production agricole et les revenus de chaque ménage. [1] Il faut noter que les régions où l’incidence de la pauvreté est la plus forte sont celles où la part de la population engagée dans l’agriculture est la plus forte et où la taille des familles et les ratios de dépendance sont aussi élevés. Les grandes familles tendent à être les plus pauvres, ce qui semble indiquer que bien que les activités agricoles exigent une main d’œuvre importante, l’accès de plus en plus difficile au capital foncier à cause de la pression démographique rend la productivité marginale de cette main d’œuvre de plus en plus faible.

Des relations sociales intercommunautaires fragilisées par la démographie


Le système de production agricole extensif est fondé sur des rotations impliquant de longues jachères habituellement fertilisées par des troupeaux transhumant. Il était bien adapté et probablement optimal dans un contexte de très faible densité de population. Il était encore viable pour des densités atteignant environ 40 hab /km2. Mais dans les régions où la pluviométrie permet l’agriculture pluviale sans risques excessifs, (plus de 350 mm), les densités dépassent fréquemment 100 voire 150 hab/km2. Dans ces conditions, faute d’espace, les durées de mise en jachère diminuent, et dans les zones les plus peuplées les jachères disparaissent au détriment de la fertilité des sols. La réduction et disparition des jachères sont désormais une source de conflits constants entre agriculteurs et éleveurs dont les parcours sont bloqués par l’extension agricole.  Les frictions habituelles entre communautés s’aggravent désormais par suite de la circulation des armes. Tant les éleveurs que les agriculteurs forment au Mali et au Burkina des groupes d’auto-défense qui procèdent à des règlements de comptes entre communautés aboutissant dans certains cas à des massacres. Les mosaïques ethniques d’une grande complexité compliquent singulièrement la résolution pacifique de ces conflits.

Une agriculture menacée par le réchauffement climatique

Dans ces conditions il ne faut pas s’étonner de conditions de vie rurale particulièrement misérables. Les villages ont très rarement accès à l’électricité[1] et souffrent du manque d’entretien des pistes d’accès. Or en dehors des opérations cotonnières qui au Mali et au Burkina sont des succès, il n’y a ni mécanisme ni institution permettant d’agir rapidement et massivement sur les conditions de vie en milieu rural. Point particulièrement préoccupant, le déplacement historique des isohyètes vers le sud et le réchauffement climatique menacent cette agriculture à l’horizon 2035 en accroissant le caractère aléatoire des pluies. Ainsi, les pertes de rendement attendues sont de l’ordre de 20 à 30 % pour le mil et le sorgho.

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Faire le pari des femmes : expériences africaines

Pour faire suite du dossier Willagri « Autonomisation des femmes en zone rurale en Afrique », voici le récit de deux projets de développement autour des femmes au Cameroun et au Burkina.

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Pour une agriculture écologiquement intensive en Afrique

D’après les chiffres du PNUD, 31 pays à IDH (Indice de développement humain) faible sur 36 se trouvent dans l’espace subsaharien. La région abrite plus de la moitié des pauvres.

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Des terres agricoles disponibles en Afrique subsaharienne ?

[inbound_button font_size="14" color="#8d0100" text_color="#ffffff" icon="download" url="https://dev.willagri.com/wp-content/uploads/2020/01/Dossier-Willagri-01-20-FR.pdf" width="" target="_blank"]Télécharger le dossier en PDF[/inbound_button]

Les projections sur les potentialités de l’agriculture de l’Afrique subsaharienne qui appuient les opérations foncières à grande échelle qui s’y déploient, reposent sur une rhétorique du « continent vide », adaptée pour fonder les politiques agricoles mais aussi pour justifier toutes les convoitises. Cette thèse de l’existence de « ressources dormantes » qui serait d’environ un milliard d’hectares en surfaces agricoles utiles est erronée. Cet article introduit le concept de Disponibilité réelle en terres agricoles et prend en considération l’ensemble des contraintes qui pèsent sur le foncier afin d’évaluer les surfaces susceptibles d’être effectivement consacrées à l’agriculture.

Les hypothèses des projections de production les plus optimistes s’appuient sur la rhétorique de l’Afrique riche de « ressources foncières dormantes », « vacantes et sans maîtres ». Il y aurait une abondance de terres disponibles, non affectées et n’attendant qu’à être mises en valeur. Déjà une cinquantaine de millions d’hectares de terres arables ont fait l’objet de transactions, entre 2000 et 2018, au bénéfice d’intérêts étrangers pour 90 % d’entre elles (Oakland Institute, 2019). Elles seraient concentrées dans certaines régions particulièrement favorisées en matière de fertilité des terres, d’accès à l’eau et d’infrastructures de transport.

Cette rhétorique est aussi bien adaptée pour répondre la question de la capacité de l’Afrique à occuper une population active agricole qui a toutes les chances d’augmenter d’environ 330 millions de personnes sur les 40 ans qui séparent 2010 à 2050 et de son aptitude à couvrir par elle-même ses besoins alimentaires par l’exploitation de ses disponibilités foncières.

La réalité est plus complexe. La disponibilité foncière est une notion relative dans un continent où se superposent divers modes d’appropriation et d’usage, mais aussi marqué par de fortes contraintes agronomiques et écologiques.

Une connaissance robuste et détaillée des disponibilités agricoles demeure indispensable pour estimer les potentialités des productions comme les possibilités d’installation des nouveaux arrivants. Sur la base de nouvelles estimations et d’une analyse plus exigeante, ce dossier reprend un précédent article de Willagri (20 novembre 2017), « intitulé le mythe de l’abondance des terres arables en Afrique », et tente de répondre à trois questions : Peut-on évaluer les vraies disponibilités en terres agricoles ? Peut-on identifier les contraintes qui s’opposent à leur extension ? Et entrevoir les dynamiques en jeu associées à la « mise sur le marché » du foncier africain ?

Le disponible, l’exploité et l’inexploité

  Afin d’évaluer les surfaces susceptibles d’être consacrées à l’agriculture en Afrique au Sud du Sahara, introduisons la notion de disponibilités en terres en distinguant 5 soldes successivement :

  • Le total, qui correspond à la surface terrestre disponible totale ;
  • L’utile, après soustraction des zones incultes ou habitées ;
  • Le potentiel, après soustraction des forêts et des aires protégées :
  • l’exploité qui fait actuellement l’objet d’une exploitation agricole ;
  • enfin le solde exploitable qui correspond à la surface agricole effectivement disponible et non cultivée, biologiquement utile et économiquement viable sans coûts excessifs pour la société comme pour l’environnement.

Prenons à présent pour en faire la mesure les données de la récente étude du Bauhaus Luftfahrt de Munich (Riegel, Roth et Batteiger, 2019) établis sur la base des données géospatiales à haute résolution pour estimer les superficies dévolues à différents types d’utilisation du sol, complétées par celles l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAOSTAT)[1].

L’approche est dite « résiduelle », en ce sens où sont progressivement identifiés les superficies qui ne sont pas disponibles pour l’agriculture, permettant ainsi de faire varier le solde si des changements sont opérés dans chacune des rubriques.

Avec un total de 2 456 millions d’hectares, le sous-continent subsaharien est vaste.

Les superficies considérées comme utiles, c’est-à-dire virtuellement susceptibles d’être consacrées à une activité économique, quelle qu’elle soit, couvrent près 1 537 millions d’ha de cet ensemble[2], après retrait des eaux continentales, des terres considérées comme incultes parce qu’affectées par la désertification et des zones de peuplement habitées, les villes, les voies de transport, etc. (ELD-UNEP, 2015 ; Riegel et al., op.cit.).

Pour obtenir le potentiel, il faut ôter les forêts (677 mha) et les aires protégées (155 mha[3]), reconnues pour leur valeur écologique et dont l’exploitation à des fins agricoles nuirait gravement aux équilibres environnementaux[4].

Au sein du solde disponible potentiel, celles effectivement déjà exploitées, mises en culture annuelle et pérenne, représentent environ 240 millions d’hectares (OCDE/FAO, 2016 ; FAOSTAT, 2019).

Enfin, les prairies (y compris les parcours, les pâturages et les terres cultivées semées d'arbres de pâturage et de fourrages) consacrées aux pâturages permanents et au pastoralisme extensif, couvrent environ 29 % des surfaces disponibles utiles (non incultes pour l’élevage), soit 445 millions d’ha (FAOSTAT, 2017)[5].

Tableau 1. Disponible utile, potentiel, exploité et inexploité (en millions d’ha)

©GRET

Le solde net exploitable est d’environ 100 millions d’hectares[1]. La précision des données est relative, mais une conclusion semble s’imposer : « il y a toujours substantiellement moins de disponibilités foncières viables qu’on l’affirme le plus souvent une fois pris en compte toutes les contraintes et les arbitrages à faire entre diverses fonctions » (Lambin et al., 2014, p. 900). Parmi ces fonctions, il faut prendre en considération d’autres que strictement agronomiques ou économiques et qui sont souvent occultées dans les argumentaires qui vantent les opportunités associées aux potentialités agricoles du sous-continent subsaharien[2].

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Les protections à l’importation des productions agricoles en Afrique subsaharienne

[inbound_button font_size="14" color="#8d0100" text_color="#ffffff" icon="download" url="https://dev.willagri.com/wp-content/uploads/2019/12/Dossier-Fondation-Farm-12-19-1.pdf" width="" target="_blank"]Télécharger le dossier en PDF[/inbound_button]

Ce dossier se compose de  deux parties distinctes :

1) Une présentation synthétique des protections à l’importation sur les produits agricoles : état des lieux et enjeux pour l’Afrique subsaharienne par Jean-Christophe Debar et Abdoul Fattah Tapsoba de la Fondation Farm ;

2) Un débat entre Jean-Christophe Debar (Président de Farm), Pierre Jacquet (président du Global Development Network et du Conseil scientifique de FARM) et Laurent Levard (spécialiste des questions d’agriculture et de politique commerciale au Gret).

La question traitée est d’une importance capitale pour l’avenir des agricultures africaines : les États de l’Afrique subsaharienne ont-ils intérêt à augmenter ou diminuer les droits de douane sur les produits agricoles importés ? La réponse des intervenants est toute en nuances : le pragmatisme est de mise. En effet, toute hausse, en renchérissant le prix des aliments importés, pénaliserait les populations urbaines. Toute baisse, en entraînant une chute des aliments importés, pénaliserait les petits agriculteurs soumis à une concurrence accrue des produits achetés à l’étranger. La question du niveau des droits de douane doit se traiter dans le cadre plus large des politiques agricoles des États. Notamment, une baisse des taxes à l’importation ne peut être légitime que si elle s’accompagne d’investissements publics destinés à améliorer la productivité agricole et donc à améliorer les revenus des petits fermiers. C’est la seule façon de compenser les pertes de revenu de ces derniers due à a concurrence des produits importés.

1/Les protections à l’importation sur les produits agricoles : état des lieux et enjeux pour l’Afrique subsaharienne

Principaux résultats

  • Au niveau mondial, en 2013, la protection tarifaire moyenne sur les produits agricoles était d’environ 13 %
  • Les droits de douane sont en moyenne plus élevés sur les produits alimentaires que pour les produits non alimentaires
  • De même, les produits agricoles transformés sont généralement plus protégés que les produits bruts
  • Dans les principales régions, c’est en Asie du Sud et en Afrique du Nord que les tarifs moyens sur les produits agricoles sont les plus élevés. La protection en Afrique subsaharienne (15 %) est inférieure à celle des autres régions en développement
  • Constat à mettre en relation avec la faiblesse des dépenses publiques agricoles en ASS

Protection des sous-régions d’Afrique subsaharienne vis-à-vis du reste du monde

Source : FARM d’après données harmonisées MAcMap-HS6 du CEPII et CCI

En 2013, toutes les sous-régions, à l’exception de l’Afrique australe, protégeaient moins leur agriculture vis-à-vis du reste du monde qu’à l’égard des sous-régions du continent

Enjeux politiques pour l'Afrique Subsaharienne : des marges de manœuvre limitées pour l'augmentation des protections sur les produits agricoles.

1- Le dilemme  des prix alimentaires

  • Réduire la concurrence des importations à bas prix par une hausse des droits de douane risque de pénaliser les consommateurs les plus pauvres, très sensibles à la hausse des prix
  • Pour sortir de ce dilemme, l’accroissement éventuel de la protection tarifaire pourrait s’inscrire dans le cadre d’une stratégie de développement globale, combinant diverses mesures :
    • des dispositions fiscales permettant de réduire la facture alimentaires
    • des ménages les plus pauvres
    • une hausse modérée des droits de douane conjuguée à un fort appui à l’investissement dans l’agriculture
    • la réduction des inefficacités de marchés et des interventions déstabilisantes des Etats visant à restreindre les exportations agricoles en cas de flambée des cours
    • l’amélioration du pouvoir de marché des agriculteurs au sein des filières

2- Les accords commerciaux

Les Etats africains disposent individuellement de marges de manœuvre théoriques pour augmenter les droits appliqués jusqu’au niveau des tarifs consolidés à l’OMC.

Mais ces marges sont limitées en raison de :

  • l’appartenance à des  communautés   économiques  régionales  : il est politiquement difficile d’augmenter le tarif extérieur commun
  • la perspective de la ratification des Accords de partenariat économique (APE), avec cependant une protection des produits sensibles
  • la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), dont les conditions de mise en œuvre restent à définir et qui laissent en suspens des questions majeures (budget commun, protection vis-à-vis des pays tiers…)

En conclusion

  • Pour une approche pragmatique de la protection
     
  • Le débat sur la protection de l’agriculture africaine ne devrait pas être tabou, mais faire partie intégrante des questions qui structurent l’agenda politique visant à une plus grande intégration économique de la région
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Les dix enjeux de la Zone de libre échange africaine

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The African Heads of States and Governments pose during African Union (AU) Summit for the agreement to establish the African Continental Free Trade Area in Kigali, Rwanda, on March 21, 2018. / AFP PHOTO / STR (Photo credit should read STR/AFP/Getty Images)

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC)[1], dont le projet  a été adopté dans l’enthousiasme le 21 mai 2018, est formellement entrée en vigueur le 30 mai 2019, après le dépôt de la 22ème ratification auprès de la Commission de l’Union africaine (UA). Cette ratification a permis d’atteindre le seuil minimal requis de l’accord pour déclencher l’entrée en vigueur de la zone. Le lancement de la phase opérationnelle aura lieu lors du sommet extraordinaire de l’UA à Niamey le 7 juillet 2019. La ZLEC est un vieux projet. Selon les objectifs du Traité d'Abuja de 1991, le processus d'intégration de l'Afrique devait être achevé par la création de la Communauté économique africaine selon une approche séquentielle en six étapes de 34 ans. La ZLEC vise la réduction des tarifs douaniers pour 90 % des produits et la mise en place d’un marché libéralisé des services entre les États membres de l’UA.

 

L‘architecture de la ZLEC est construite autour de plusieurs protocoles :

Phase 1. Protocole relatif au commerce des marchandises ·      Élimination des droits de douane et restrictions quantitatives à l'importation

·      Les importations ne doivent pas être traitées moins favorablement que les produits nationaux

·      Facilitation du commerce et transit

·      Recours commerciaux, protections pour les industries naissantes et exceptions générales

·      Coopération sur les normes et réglementations de produits

·      Élimination des barrières non tarifaires

·      Coopération des autorités douanières

·      Assistance technique, renforcement des capacités et coopération

Phase 1. Protocole sur les services ·      Transparence des normes et des règles

·      Reconnaissance mutuelle des normes, licences et

Certification des fournisseurs de services

·      Libéralisation progressive des secteurs de services

·      Les fournisseurs de services ne doivent pas être traités moins favorablement que les fournisseurs nationaux dans les secteurs libéralisés.

•      Provision pour les exceptions générales et de sécurité

Phase 1. Protocole sur le règlement des différends ·      À convenir
Phase 2. Négociations •      Droits de propriété intellectuelle

•      Investissements intra-africains

•      Politique de concurrence

Les avantages annoncés sont multiples

La zone constituera un marché de 1,2 milliard d’individus pour un PIB cumulé de 2 500 milliards de dollars. Si elle est effectivement mise en place, la ZLEC sera le plus grand espace de libre-échange du monde.

Grâce à la libéralisation progressive des échanges de marchandises et des services, les fournisseurs auront accès aux marchés de tous les pays africains à des conditions non moins favorables que celles des fournisseurs nationaux.

La libéralisation des échanges entre les pays africains facilitera la mise en place de chaînes de valeur régionales dans lesquelles des intrants seront fournis par différents pays africains afin d'ajouter de la valeur avant d'exporter à l'extérieur.

Pour se protéger des pics imprévus des marchés mondiaux, les États auront recours à des mesures correctives commerciales pour faire en sorte que les industries nationales puissent être sauvegardées, si nécessaire.

Un mécanisme de règlement des différends offrira un moyen, fondé sur des règles, de résoudre les différends pouvant survenir entre les États parties lors de l'application de l'accord.

Enfin, les négociations de la « phase deux » créeront un environnement plus propice à la reconnaissance des droits de propriété intellectuelle en Afrique, à la facilitation des investissements intra-africains et au traitement des problèmes anticoncurrentiels.

Le cas du Nigeria

Actuellement 52 États sont signataires de l’accord. Le Bénin et l’Érythrée ne l’ont pas encore paraphé. Il manque surtout  au tableau de la ZLEC le Nigeria, représentant le premier PIB d’Afrique. L’agenda actuel de ce pays n’est pas continental, mais d’abord national et régional. L’intégration économique recherchée est d’abord celle d’un État de 185 millions d’habitants et d’un million de km2, avec une forte fragmentation Nord-Sud, avant d’être celle de l’Afrique. L’économie politique des réformes commerciales au Nigeria est complexe, car son marché intérieur est vaste et fortement protégé. Il  exporte peu en Afrique, seulement 9 % de ses produits. D’où le souci de défendre ses industries par une politique d’import-substitution et de protection à ses frontières plutôt que de jouer avec un libre-échange qui pourrait menacer son économie par des importations massives, en particulier d’Asie, via des pays de transit voisins (Bénin, Cameroun). Il est logique de ne complexifier le tableau et de limiter au maximum les situations d'inconfort. Dans l’espace ouest-africain qui est le sien, le Nigeria trouve déjà son compte dans la communauté régionale existante, la CEDEAO qui compte 15 pays où son PIB représente la moitié du total. Si tôt ou tard, le projet de la ZLEC qui sera fort complexe à mettre en œuvre et qui mettra des années avant de produire ses effets, se met effectivement en œuvre, le Nigeria rejoindra à n’en pas douter les autres membres.

En pratique, l’intégration est un processus multiforme se caractérisant par une intensification des mouvements d’échanges avec la suppression des obstacles à l’intérieur d’un bloc régional, un tarif extérieur commun et une mobilité des facteurs de production. Elle peut aussi se manifester par des projets de coopération portés par les acteurs gouvernementaux ou non, par une coordination des politiques économiques ou sociales et par la mise en place de règles ou de transferts de souveraineté avec des structures institutionnelles de type fédéral. Au regard de ces ambitions, déjà portées par les pères fondateurs de l’Union africaine, les défis à relever sont d’une ampleur considérable.

Dix paraissent les plus fondamentaux.

Enjeu 1. Synchroniser les communautés économiques régionales

La stratégie d’intégration de l’UA est fondée sur l’existence des Communautés économiques régionales (CER) comme « socles » pour aboutir à la création d’un bloc commercial continental unique. Un espoir qui s’inscrit dans le long terme et qui passe nécessairement par la consolidation puis par la synchronisation des diverses entités régionales existantes.

Les organisations régionales en Afrique sont nombreuses et forment une architecture complexe et plus ou moins dynamique. On en compte aujourd’hui 14 censés représenter autant d’espaces de libre circulation des personnes, des biens et des services. Certains États sont membres de plusieurs organisations à la fois. Elles forment « le bol de spaghettis ».

La multi-appartenance à des blocs qui se recouvrent parfois, voire qui se posent en concurrents, a un coût financier. « La question de chevauchement des appartenances des États membres dans de nombreuses CER continue de poser un défi de démarrage important et demeure un obstacle insoluble à une intégration régionale et continentale plus poussée. Le chevauchement des adhésions des États membres à de nombreuses CER aggrave non seulement les problèmes persistants de financement et de capacités humaines à l'appui des programmes régionaux, mais pose également des problèmes de coordination efficace des politiques et des programmes pour favoriser une intégration régionale et continentale plus étroite et plus profonde » (Commission de l’Union africaine, 2019, p.2).

Figure 1. Le bol de spaghettis des communautés régionales africaines

Pour limiter le nombre de communautés régionales, l’Union africaine a élaboré le Programme minimum d’Intégration (PMI) autour de huit principales entités et décidé en 2006 un moratoire pour la reconnaissance de nouvelles institutions régionales.

La plupart des zones ont adopté des accords de libre-échange en abaissant les droits de douane et en améliorant les règles d’origine (un sujet de contentieux fréquents) applicables. Peu d’organisations régionales bénéficient véritablement de transferts de souveraineté, c’est le cas, mais encore de manière très partielle, du COMESA.  La SADC et la CEDEAO jouent un rôle croissant en matière de paix et de sécurité. La CEDEAO et la CAE ont introduit un passeport communautaire pour faciliter la circulation des personnes et construire une identité régionale. Si l’on relève les réalisations clés, l'EAC reste actuellement la CER la plus avancée en termes de niveau d'intégration, avec la réalisation d'un marché commun, dont l'objectif est de réaliser une union monétaire et, à terme, une confédération politique. Plusieurs résultats louables ont été obtenus dans le domaine du développement des infrastructures, en particulier en ce qui concerne les routes régionales, les lignes ferroviaires, le transport. En revanche, nonobstant, le riche potentiel inexploité de ressources de la région CEEAC, le potentiel intra-CEEAC reste très faible. Une infrastructure médiocre, des procédures douanières et d'immigration restrictives, des conflits persistants, une mauvaise coordination des politiques ainsi que d'énormes contraintes financières et humaines

Tableau 1. Principales organisations reconnues par l’Union africaine

Principales communautés économiques Pays membres Nombre d’habitants et PIB régional en 2017
UMA

Union du Maghreb arabe

Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie 100 millions d’habitants

PIB : 330 mds.

CEN-SAD

Communauté des États sahélo-sahariens

Bénin, Burkina Faso, République centrafricaine, Comores, Côte d'Ivoire, Djibouti, Égypte, Érythrée, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Liberia, Libye, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tchad, Togo, Tunisie. 568 millions d’habitants PIB : 1050mds$
COMESA

Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe

Burundi, Comores, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Libye, Madagascar, Malawi, Maurice, Ouganda, RDC, Rwanda, Seychelles, Soudan, Swaziland, Zambie, Zimbabwe. 480 millions d’habitants PIB : 600 mds$
CAE (EAC)

Communauté de l’Afrique de l’Est

Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda, Tanzanie. 155 millions d’habitants PIB : 100 mds$
CEEAC

Communauté Économique des États de l’Afrique centrale

Angola, Burundi, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, RCA, RDC, São Tomé et Principe, Tchad. 150 millions d’habitants PIB : 230 mds$
CEDEAO (ECOWAS)

Communauté Économique des États d’Afrique de l’ouest

Bénin, Burkina, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo. 330 millions d’habitants PIB : 410 mds$
SADC

Conférence pour
la Coordination
du Développement de l’Afrique Australe

Afrique du Sud, Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Swaziland, Tanzanie, Madagascar, Maurice, RD Congo, Seychelles, Zambie, Zimbabwe. 295 millions d’habitants PIB : 660 mds$
IGAD

Autorité intergouvernementale pour le développement

Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan. 240 millions d’habitants PIB : 180mds$

Principes sur le rôle des CER dans la ZLEC

Les États parties membres des CER qui ont atteint entre eux des niveaux d'intégration régionale supérieurs à ceux de la ZLEC maintiendront ces niveaux plus élevés entre eux.

  • Les CER qui ont atteint le niveau d'intégration nécessaire pour former des unions douanières soumettront des offres communes d'accès au marché pour le commerce des marchandises.
  • À long terme, à mesure que le niveau d'intégration continentale s'intensifiera, les fonctions des CER liées au commerce devraient être consolidées au niveau continental.

On imagine l’envergure du travail à réaliser pour synchroniser l’ensemble de ces organisations avec leurs procédures particulières et des volontés politiques qui ne sont pas toujours spontanément tournées vers la collaboration. La Banque africaine de développement pose clairement la question des conditions de l’intégration : « Le processus d’intégration régionale et de croissance économique peut créer dix fois plus d’emplois qu’il n’en détruit, mais bien souvent, la perte d’un petit nombre d’emplois qu’entraîne la libéralisation est politiquement inacceptable. Les pays souhaitent souvent bénéficier de l’accès aux marchés mais rechignent à ouvrir les leurs en contrepartie. Pour pouvoir introduire des réformes économiques et commerciales et les transposer dans la législation du pays, il faut un gouvernement disposant d’une majorité forte et agissant à la faveur d’une période de croissance économique soutenue » (BAD, 2014, p. 11). Les organisations existantes disposent de tous les instruments institutionnels mais ils ne fonctionnent pas de manière satisfaisante, notamment parce que l’intérêt national prime toujours sur celui de la région.

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Vers un renouveau de la riziculture pluviale au Sénégal

Le riz est la céréale la plus consommée au Sénégal devant le mil et le maïs. L’offre locale ne couvre cependant que 35% des besoins de consommation, estimés entre 1,8.

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Revue des Initiatives internationales sur l’alimentation et l’agriculture en Afrique

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Dans l’article ci-dessous, la Fondation Avril recense les Initiatives internationales, publiques et/ou privées associant souvent des organisations internationales (ONU, FAO…) et régionales, des organismes de coopération internationale (Usaid, AFD…), des fondations privées (Fondation Gates…), des entreprises privées (Syngenta, Yara…) ou des ministères. Toutes se sont données pour mission d’améliorer la productivité de l’agriculture africaine et le sort de ses agriculteurs. Cette revue est la bienvenue car elle met un peu d’ordre dans notre connaissance d’initiatives foisonnantes dont les objectifs sont parfois redondants ou d’appréhension difficile. A conserver précieusement.

Alliance mondiale pour l’amélioration de la nutrition (Global Alliance for Improved Nutrition, GAIN)

Créée en 2002 lors d’une Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur l’enfance (Ungass II), GAIN est une fondation internationale basée en Suisse qui lutte contre la malnutrition. Elle met en place des partenariats publics-privés en vue d’assurer un soutien financier et technique pour fournir une meilleure alimentation à ceux qui courent le plus grand risque de souffrir de malnutrition. Elle est notamment impliquée dans la création de plateformes mondiales comme le Sun Business Network ou l’Initiative d’Amsterdam contre la malnutrition (aAm). Elle compte parmi ses financeurs l’AFD, la Fondation Gates, l’Usaid, l’Ukaid.

Alliance globale pour l’agriculture intelligente face au climat
(Global Alliance for Climate-Smart Agriculture, GACSA)

Lancée lors du Sommet de l’Onu sur le climat en septembre 2014, la Gacsa est une plateforme multi-acteurs réunissant 130 acteurs (États, secteur privé, organisation internationales, société civile et centres de recherche) pour accroître la sécurité alimentaire et nutritionnelle mondiale face au changement climatique. Elle vise à développer les connaissances, accroître les investissements publics et privés et promouvoir un environnement favorable à l’agriculture intelligente face au climat. Elle organise annuellement le Gacsa Forum.

Alliance globale pour les initiatives de résilience (AGIR)

Lancée en décembre 2012 à Ouagadougou, impulsée et financée par l’Union Européenne, l’Agir est une plateforme multi-acteurs visant à favoriser la synergie et la cohérence des initiatives de résiliences dans les 17 pays ouest africains et sahéliens. Placée sous le leadership politique et technique de la Cedeao, de l’Uemoa et du Cilss, l’Alliance s’appuie sur les plateformes et réseaux existants, notamment le rpca. Bâtie autour de l’objectif «Faim zéro» d’ici 20 ans, l’Alliance est un outil des politiques pour fédérer les efforts des acteurs de la région et de la communauté internationale autour d’un cadre commun et partagé de résultats. Cinq ans après le lancement de l’agir, dix pays ont adopté et commencé la mise en œuvre de leurs « Priorités résilience pays » (prp-agir).

Alliance pour une Industrie semenciére en Afrique de l’Ouest
(Alliance for Seed Industry in West Africa, ASIWA)

Lancée en 2015, cette plateforme multi parties prenantes a pour objectif de faire du plaidoyer et d’agir pour le développement du secteur semencier afin d’accroitre la production, la distribution et l’utilisation de semences certifiées en Afrique de l’Ouest. Elle regroupe les institutions régionales (Cedeao, Uemoa, Cilss, Hub Rural), des centres de recherche (Coraf, Cgiar*), des fondations (Syngenta, Agra), des semenciers (Afsta25), des organisations internationales (Fao), des organisations paysannes (Roppa), des bailleurs de fonds (Usaid).

Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra)

Inspirée par l’appel lancé par l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, en faveur d’une «Révolution verte» purement africaine voulant améliorer la productivité des petites exploitations agricoles tout en protégeant l’environnement, l’Agra a été fondée en 2006 grâce à un partenariat entre la Fondation Rockefeller et la Fondation Bill et Melinda Gates. L’Agra compte désormais un plus grand nombre de donateurs, dont des États, des organisations internationales, des agences de coopération, des fondations et des entreprises.

Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA)

Le Csa a été créé en 1974 en tant que comité intergouvernemental, hébergé par la Fao, avec l’objectif d’assurer le suivi de la mise en œuvre des engagements pris lors de la première Conférence mondiale de l’alimentation en 1974. La réforme de 2009 en a fait une plateforme multi acteurs qui émet des recommandations politiques consacrées à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Au-delà des 130 membres du Comité qui sont les États membres des Nations Unies, les membres de la société civile, du secteur privé, des fondations et des autres organisations internationales ont obtenu le statut de participants. Des mécanismes spécifiques (mécanisme de la société civile-MSC, et mécanisme du Secteur privé – msp) encadrent le travail et la représentation des acteurs de la société civile et des entreprises. Un Panel d’experts de haut niveau (hlpe) a également été mis en place en 2009 pour produire une expertise scientifique.

Feed the Future (FTF)

Lancée en 2010 par l’administration Obama, l’initiative Feed the Future est une stratégie quinquennale élaborée par 11 ministères et agences américains, après consultation de multiples parties prenantes, pour lutter contre la faim et l’insécurité alimentaire dans le monde. Ses objectifs sont la croissance du secteur agricole, l’augmentation de la production alimentaire et l’amélioration de la nutrition en particulier pour les populations vulnérables (femmes et enfants). Cette stratégie se concrétise par des investissements du gouvernement américain dans l’agriculture et la nutrition au niveau mondial, et dans des partenariats stratégiques avec le secteur privé. Ftf a ainsi déjà contribué à la création de prés de 5 000 partenariats publics-privés et a permis de lever plus de 830 millions d’investissements privés.

Forum africain pour la révolution verte (African Green Revolution Forum, AGRF)

Créé en 2010 par Yara et Agra, l’Agrf rassemble annuellement des décideurs politiques, des dirigeants d’entreprises, des producteurs agricoles, des experts et des institutions financières, pour élaborer des plans d’actions concrets pour la Révolution verte en Afrique. Le Forum axe ses efforts sur la promotion des investissements et des mesures de soutien politiques visant à accroître la productivité et les revenus des agriculteurs africains de manière écologiquement durable. Le forum de 2016 a réuni plus de 1 500 délégués venus de 40 pays et a été clôturé par un plan d’investissement de plus de 30 milliards de dollars. Il est appuyé par des organisations internationales comme la Fida et la Bad.

 

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Apports des NTIC à l’organisation de filières agricoles performantes en Afrique ?

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L’innovation technologique, et ce tout particulièrement avec l’essor des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication), transforme aujourd’hui tous les secteurs de l’économie et l’agriculture n’en est pas exempte. Cette dynamique nourrit de grands espoirs quant aux possibilités d’améliorer la productivité agricole et de lever ou contourner les obstacles qui freinent le développement agricole dans de nombreux pays pauvres, notamment en Afrique. En effet, le retard technologique que peut avoir ce continent sur le reste du monde se comble, même si cela se fait de manière discontinue, avec un phénomène, parfois désigné leapfrogging, de rattrapage technologique qui saute des étapes. Le premier exemple en est l’adoption à grande échelle de la téléphonie mobile par les populations africaines dont l’immense majorité ne seront jamais passées par le téléphone fixe.

L’objectif de la présente note, après avoir dressé un rapide panorama des différentes applications des NTIC aux filières agricoles, est d’identifier les difficultés rencontrées concrètement dans la mise en œuvre de ces outils, les écueils à éviter et les conditions à remplir pour qu’ils aient un impact favorable, afin de comprendre, avec le plus de pragmatisme possible, ce que ces technologies peuvent apporter aujourd’hui et demain, au développement des filières agricoles. Nous illustrerons cette réflexion à l’aide de quelques exemples, d’expériences particulièrement réussies et/ou ayant fait l’objet d’évaluations et d’études d’impact permettant de prendre un peu de recul sur ces outils et processus de transformation encore jeunes.

1. Les usages des NTIC pour l’agriculture africaine

1.1 Le conseil et la formation agronomiques

La première utilisation des NTIC pour l’agriculture en Afrique prend la forme du conseil et de l’envoi d’informations (agronomiques, météorologiques, etc.) pertinentes, le plus souvent par téléphonie mobile, dans le cadre de l’optimisation de l’activité d production sur les parcelles.

Les innovations dans le domaine des NTIC sont donc dans ce cas au service des innovations purement agronomiques dont elles permettent la diffusion à relativement faible coût et à un grand nombre de producteurs.

Concrètement, ces outils prennent la forme d’applications mobiles, voire fonctionnent simplement avec des envois de SMS et des serveurs vocaux interactifs ; cette dernière solution permettant de contourner l’obstacle de l’illettrisme d’une partie des publics visés. Les informations et conseils transmis sont, par exemple, des rappels des dates de semis, des conseils sur le type et les quantités d’intrants à utiliser selon les cultures, des informations météo localisées, des alertes sur les invasions de ravageurs et les maladies des cultures, etc. Au total, c’est donc un flux d’informations descendant vers les producteurs qui, si les informations sont de qualité et bien ciblées, doivent permettre aux destinataires d’améliorer leurs pratiques agronomiques.

1.2 L’accès au(x) marché(s)

Le second grand usage des NTIC, qui passe souvent par les mêmes plateformes que celles qui proposent du conseil et de la formation, relève de l’accès aux marchés des petits producteurs. Marchés au pluriel : marché aval d’abord avec l’aide à la commercialisation (informations sur les prix pratiqués sur les marchés à proximité) et la mise en relation directe des producteurs avec des acheteurs, mais également marché en amont avec la facilitation de l’achat d’intrants (semences, engrais, produits phytosanitaires).

Concernant l’aide à la commercialisation des productions agricoles, plusieurs services peuvent exister :

  • Le premier niveau est l’information sur les prix pratiqués sur les marchés locaux, permettant aux producteurs de ne pas brader leur production et de mieux choisir le moment et le lieu de la vente.
  • Certaines applications jouent elles-mêmes le rôle d’intermédiaire et proposent des plateformes de marché mettant en relation les acheteurs et les producteurs, en se rémunérant par une commission sur les transactions effectuées (cf. exemple de Novatech plus loin).

Pour ce qui relève de l’approvisionnement en intrants, il s’agit généralement d’informer sur les prix et les lieux de vente, avec également parfois la possibilité d’acheter directement sur l’application certains intrants. Dans ce cas, c’est souvent le fournisseur d’intrants qui rémunère ou finance la plateforme pour accroître ses volumes de vente.

1.3 Les services financiers

L’apport des NTIC pour la fourniture de services financiers aux agriculteurs africains porte sur deux aspects :

  • La production de nouveaux services,
  • La réduction du coût de certains services (credit scoring, assurance indicielle…).

Les principales catégories de services proposés par les plateformes existantes sont :

  • Le paiement mobile: ces applications, comme le pionnier kenyan M-Pesa, permettent d’offrir aux populations non bancarisées[1], souvent majoritaires parmi les agriculteurs africains, des moyens de paiement sécurisés, ce qui évite le risque de parcourir de longues distances avec des sommes importantes en espèces et donne également accès à d’autres services financiers : épargne, assurance…
  • Le crédit: besoin particulièrement important pour les producteurs (crédits de campagne et investissements) et souvent cité comme l’un des principaux freins au développement agricole en raison de la réticence des banques à financer l’agriculture. Les nouveaux outils qui cherchent à régler ce problème sont à la fois des outils de gestion du risque (ex : credit scoring basé sur l’imagerie satellitaire, suivi d’un troupeau avec puces RFID) et des plateformes de banque mobile (M-Kesho de M-Pesa en partenariat avec Equity Bank par exemple)
  • L’épargne: la capacité à épargner est essentielle pour les producteurs agricoles en raison de la saisonnalité de leurs revenus. Les applications de paiement par la « banque mobile » proposent généralement ce service.
  • L’assurance: développement de l’assurance indicielle qui utilise l’imagerie satellitaire pour évaluer les conséquences des incidents météorologiques et déclencher des remboursements automatiques pour les producteurs assurés situés dans les zones touchées par ces incidents (ex : Kilimo Salama). Ces technologies laissent entrevoir la possibilité d’une assurance agricole low cost potentiellement adaptée à l’Afrique[2].

1.4 Les outils de traçabilité

Les marchés mondialisés ont des exigences croissantes de traçabilité des produits, en raison de standards sanitaires de plus en plus stricts et d’une demande croissante des consommateurs « du nord » pour une transparence totale en ce qui concerne l’origine de leur alimentation. Les petits producteurs du sud, notamment en Afrique, ont des difficultés à faire face à ces nouvelles exigences, qui peuvent alors se révéler de véritables obstacles à l’intégration de ces petits producteurs dans l’économie mondialisée.

Certaines technologies sont néanmoins prometteuses pour aider les petits producteurs à remplir les obligations liées à ces nouveaux standards de traçabilité : téléphonie mobile, puces RFID, blockchain, réseaux de capteurs, GPS, ERPs et autres applications mobiles…

Exemple au Burkina Faso avec une coopérative de productrices de beurre de karité, l’association Songtaab Yalgré, qui utilise le GPS pour documenter l’origine de ses produits (indiquant quel fruit vient de quel arbre) et accéder aux certifications Bio-Ecocert et Bio-NOP (commerce équitable et 100% naturel)

Régler ce problème passe également par la conception de standards qui prennent en compte la capacité des petits producteurs à satisfaire aux exigences. Le standard Global G.A.P. en fournit un bon exemple, en permettant la certification groupée pour les petits producteurs.

Les puces RFID (Radio Frequency Identification) sont de petits objets que l’on peut coller à ou incorporer dans des objets ou des organismes vivants permettant de stocker de l’information d’identification. A la différence d’un code-barres, il n’est pas uniquement possible de lire la donnée de la puce mais également d’écrire de la donnée pour renseigner de nouvelles informations, par exemple depuis des réseaux de capteurs. Autre différence qui explique son succès dans les pays du sud, la lecture de la puce ne requière pas que le code soit parfaitement propre et visible clairement.

Son coût (environ 0,25$ aujourd’hui) reste un obstacle pour une utilisation à plus grande échelle, et la technologie elle-même reste imparfaite (erreurs de détection, couverture des puces…) mais les progrès rapides que connaissent les nanotechnologies laissent entrevoir à la fois une forte baisse du coût et une amélioration de sa fiabilité dans les prochaines années.

1.5 La sécurisation foncière

La gestion foncière est un enjeu important pour l’agriculture africaine. En effet, cette gestion repose souvent sur des systèmes traditionnels avec transmission orale du savoir et souvent pas de trace écrite des transactions ou de titres d’exploitation formels, sans même parler de titre de propriété, notion souvent étrangères aux cultures locales. Or, cette absence de sécurité foncière freine les investissements nécessaires au développement agricole et limite les possibilités de recours à l’emprunt et aux garanties.

La transition de cette gestion traditionnelle peu formalisée vers des systèmes plus formels et sécurisés de « titrisation » du foncier est une tâche difficile. Elle peut néanmoins être facilitée par l’utilisation de la blockchain par la transparence et la sécurité décentralisée qu’elle permet.

Au Ghana, par exemple, où près de 90 % des terres rurales ne sont pas enregistrées dans un registre officiel, l’ONG Bitland enregistre les droits d’exploiter sur la blockchain. Des initiatives similaires ont également vu le jour en Géorgie ou au Honduras où les gouvernements soutiennent officiellement leur développement.

La blockchain n’efface cependant pas toutes les difficultés liées à l’établissement d’un cadastre sécurisé : l’identification préalable des délimitations des terrains et de leurs propriétaires légitimes, indispensable à la mise en place d’un tel système, peut en particulier demeurer problématique, particulièrement en zone rurale. Ainsi, si l’exemple du Honduras permet d’envisager le recours à la blockchain notamment pour lutter contre la corruption, les spécificités africaines sur le thème du foncier rendent une simple transposition difficile à envisager. L’imbrication et la juxtaposition de différents droits fonciers compliquent particulièrement la situation : droit coutumier centré sur la propriété collective et l’autorité traditionnelle du chef de village qui répartit l’usage des terres, d’une part, et droit hérité de la colonisation (droit français ou anglo-saxon basé sur la propriété privée) d’autre part.

1.6 Nourrir la recherche et guider l’action publique

Le dernier grand moyen par lequel les NTIC influencent le développement des filières agricoles, peut-être le plus important même s’il est moins direct, passe par la collecte et le traitement de données permettant d’accéder à une meilleure compréhension des systèmes agricoles et potentiellement une action publique davantage éclairée et efficace ; cela relève du « Big Data ».

Les données issues de la télédétection, et en particulier de l’imagerie satellitaire, permettent de mieux appréhender de nombreux phénomènes plus ou moins directement liés à l’activité agricole et ainsi guider l’action publique. Parmi ces nombreuses applications on peut citer la gestion foncière, les systèmes d’alerte précoce, le suivi des dynamiques pastorales (production de biomasse, cours d’eau…), les estimations de rendements, les statistiques agricoles, l’assurance déjà citée plus haut, les changements climatiques, la lutte contre certaines épidémies, etc.

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L’Afrique pourrait faire son miel du dépeuplement en abeilles de l’Europe et de l’Amérique

Nous leur devons la richesse des vergers, la saveur exquise des fruits, la santé de tout notre écosystème. Pilier de notre chaîne alimentaire, elles butinent nos fleurs et délèguent des.

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Les blés sahariens sont adaptés au changement climatique dans l’hémisphère nord

Les populations de blé oasiennes sont capables de se développer et de produire des grains dans des conditions extrêmes de chaleur et déficit hydrique. Elles constituent des ressources génétiques d’une.

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Peut-on et doit-on opposer, en Afrique, productions vivrières et cultures d’exportation ?

Pour faire face à l’explosion démographique que connaît l’Afrique et qui pourrait l’amener à représenter 40% de la population mondiale en 2100 selon l’ONU, il est indispensable d’améliorer de manière.

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Le long chemin vers l’autosuffisance rizicole en Afrique de l’Ouest

Le riz est la deuxième céréale la plus consommée en Afrique, après le maïs. En Afrique de l’Ouest où l’on consomme plus des deux tiers de la céréale en Afrique.

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Quel avenir pour les aires protégées africaines ?

[inbound_button font_size="14" color="#8d0100" text_color="#ffffff" icon="file-o" url="https://dev.willagri.com/wp-content/uploads/2018/11/Dossier-Willagri-les-menaces-sur-les-aires-protegees-africaines.pdf" width="" target="_blank"]Télécharger le dossier en PDF[/inbound_button]

 

 

La faune sauvage des réserves et des parcs africains est menacée par diverses nuisances, l’extraction illégale de bois, les défrichements non contrôlés, le braconnage, l’emprise des mines… Dans un tel conteste, les communautés concernées devraient devenir des partenaires actifs des pouvoirs publics dans la lutte contre l’exploitation incontrôlée des ressources de ces aires « mal protégées », et ainsi assurer plus efficacement la protection de la biodiversité. Encore faut-il leur reconnaître ce droit.

Tsavo, Kenya, (crédit photo P. Jacquemot)

Dans l’imaginaire européen, l’Afrique est indissociablement liée à sa faune. Lions, éléphants, rhinocéros, girafes, guépards, hippopotames… ne sont que quelques-uns des animaux emblématiques qu’abrite ce continent. 15 600 espèces d’animaux et d’oiseaux y sont comptabilisées. L’histoire africaine est longue en matière de conservation de sa faune sauvage. Le premier parc national créé en Afrique, le Parc national Kruger, date de 1898. Il fut suivi par le parc national Albert (aujourd’hui Virunga) créé en 1925 au Congo belge. Après les indépendances, plusieurs États, reconnaissant l’importance de la protection de leurs ressources naturelles, mirent en place de nouvelles aires protégées, souvent avec l’aide d’associations environnementales internationales.

La plupart des pays africains disposent aujourd’hui de zones désignées comme parcs privés, réserves de chasse, réserves forestières, réserves marines, réserves nationales et parcs naturels. Tous ces parcs ont vocation de protéger la faune et de la flore ; ils ont également un rôle économique important pour les différents pays compte tenu de l’intérêt touristique qu’ils présentent.

Selous Game Reserve, Tanzanie (crédit photo P. Jacquemot)

Il ne sera question ici que des aires protégées terrestres. Nous allons voir dans une première partie que ce patrimoine est en danger. 19 % de la faune africaine est considérée comme menacée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les réseaux d’aires protégées sont fortement soumis à des tensions sans cesse croissantes, qu’il s’agisse de pressions de la chasse – dont le grand braconnage pour l’ivoire – mais aussi de pressions plus récentes et qui vont en s’intensifiant, comme celle des projets d’exploitation minière ou pétrolière. Des efforts sont entrepris au titre des conventions internationales. Dans une deuxième partie, nous examinerons leur efficacité relative et présenterons quelques situations à valeur d’exemples. Enfin, nous examinerons dans une dernière partie les trois approches proposées pour une gestion durable des parcs et réserves et constaterons que l’inclusion des communautés locales reste l’élément crucial pour que les aires protégées remplissent leur double objectif de développement et de conservation, soit en les associant à la gestion du parc, soit en leur offrant des options alternatives dans ses abords : agriculture, foresterie, écotourisme.

1.    Graves menaces sur la faune sauvage

Parmi les 2 970 espèces animales en voie de disparition dans le monde, l’Afrique compte le plus grand nombre d’espèces inscrites comme « en danger critique d’extinction » et « en danger ». Les causes sont connues : chasse et braconnage, défrichement incontrôlé, croissance de l’emprise agricole, pastoralisme itinérant, feux de brousse, déforestation, trafic d’animaux, projets miniers et pétroliers… L'exploitation et le commerce intensifs de certaines espèces, auxquels s'ajoutent d'autres facteurs tels que la disparition des habitats, peuvent épuiser les populations et même conduire certaines d’entre elles au bord de l'extinction.

La Virunga et la Salonga en grand danger

Sur les huit parcs nationaux existants en RD Congo, cinq se trouvent dans l'est du pays : la Virunga, la Salonga, la Garamba, le Kahuzi Biega, et l’Okapi. Ils sont tous inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril. Comme ces parcs occupent une position stratégique le long de la frontière orientale, ils sont utilisés comme points de passage par les diverses forces armées et groupes rebelles qui se livrent au braconnage d'éléphants pour le commerce de l'ivoire et tuent le gibier et les espèces rares pour en faire de la viande de brousse. Les populations déplacées s’y installent pour assurer leur subsistance, défrichent et abattent les arbres. Les parcs sont notamment menacés par la fabrication du makala, le charbon de bois. Des réseaux organisés coupent les acacias puis transforment le bois dans des fours à peine dissimulés dans les collines. Vu d’avion, les parcs sont truffés de sites déboisés d’où sort une fumée grise. L’exploitation artisanale, en partie illégale, des minerais (coltan, cassitérite, or) qui s’y trouvent souvent a un impact sur la pollution des eaux des rivières et la destruction du couvert végétal.

Dans la Virunga, le plus célèbre des parcs, installé sur les pentes du volcan Nyiragongo les incidents sont fréquents. Dans un climat de guerre civile, l’insécurité y règne ; en deux décennies, 170 gardes du parc ont été assassinés. Les menaces ont récemment pris un tour très inquiétant.

Le gouvernement de la RD Congo a le projet de classer en « zone à intérêt pétrolier » dans deux parcs nationaux, celui de la Virunga précisément, mais aussi celui de la Salonga qui s'étend quant à lui sur une superficie de 33 350 km2 dans 3 provinces, ce qui en fait le plus grand parc national forestier du continent. La zone qu’il est prévu d’installer concerne au total 172 075 hectares soit 21 % de la surface totale des deux parcs.

Rangers avec Emmanuel de Merode, conservateur du parc national des Virunga (crédit photo, médiacongo)

Dans la Virunga, les réserves pétrolières sont estimées à̀ 6 758 milliards de barils avec des recettes budgétaires attendues de sept milliards de dollars. Déjà en juin 2010, Joseph Kabila, le chef de l’État, avait autorisé l’exploration des sols des concessions recouvrant près de 85 % de la surface de la Virunga pour déterminer l’étendue des surfaces pétrolifères exploitables. La société britannique SOCO International commença alors des activités d’exploration. Emmanuel de Merode, le directeur de parc fut gravement blessé dans une embuscade sur la route entre Goma et Rumangabo en 2014. Peu avant cette agression, il avait déposé, auprès du procureur de la République à Goma, un dossier à la suite d’une longue enquête sur SOCO International, avant de renoncer quatre ans après, soumis à une forte pression des environnementalistes. En 2017, la Société nationale des hydrocarbures du Congo (Sonahydro), propriété de l’État congolais a signé un « accord de principe » pour réattribuer le permis de SOCO à une société, Oil Quest International où l’on retrouve certains de ses dirigeants. Début, 2018, Joseph Kabila a autorisé la Compagnie Minière du Congo (COMICO) à explorer un autre bloc qui se situe en partie sur la Salonga. Pourtant, toute exploration comme toute exploitation extractive dans ces deux parcs, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, sont interdites au regard de la loi congolaise (loi du 22 août 1969 sur la conservation de la nature) et des conventions internationales.

Devant le risque grave et irréversible de dégradation des aires protégées congolaises parmi les plus riches de monde, l’UNESCO a exprimé « sa profonde préoccupation ». Les ONG locales et internationales ont de leur côté demandé l’arrêt de ces projets en dénonçant des conséquences catastrophiques pour l’environnement. Le parc de la Salonga abrite en effet près de 40 % de la population mondiale de bonobos, une espèce de primates de la famille des Hominidés en voie de disparition, tandis que celui des Virunga constitue un habitat vital pour de nombreuses espèces protégées, les hippopotames, les éléphants et certains parmi les derniers gorilles des montagnes au monde.

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La faim en Afrique : un scandale récurrent

Après avoir décliné, la faim progresse de façon inquiétante en Afrique. Elle touche particulièrement les enfants, compromettant durablement leur avenir d’adultes. Les explications de cet inquiétant déclin ne manquent pas :.

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